Aujourd'hui d'aucun ne peut nier la situation critique dans laquelle se débat l'économie nationale. Une décélération de la croissance aggravée par un taux de chômage qui monte crescendo et un climat social tendu. Bref un assortiment funeste qui risque de nous ternir davantage surtout que les caisses et les ressources subsidiaires se rétrécissent comme une peau de chagrin, et les aides promises à droite et à gauche au gouvernement tunisien tardent à se concrétiser. Qu'attendent les pourvoyeurs de fonds étrangers et notamment les anciens « Amis » de Ben Ali pour venir à la rescousse de l'économie tunisienne, autrefois « l'enfant chéri » ou encore l'élève assidu des institutions de Bretton-Wood ? A priori le manque de visibilité et l'image quelque part ternie par les turbulences à connotations religieuses sont loin de jouer en faveur d'une situation devenue confuse et inextricable. D'ailleurs et dans ce même ordre d'idées, Javed Talat, directeur exécutif à la banque Mondiale en visite de travail en Tunisie a déclaré lundi selon les propos rapportés par l'agence TAP que : « Le gouvernement tunisien provisoire a besoin d'un peu de temps pour pouvoir concrétiser ses plans d'action ». Ainsi la position de la Banque Mondiale, rejoint celle du gouvernement provisoire qui clame ces derniers jours le slogan « wait and see »et sollicite l'opinion publique à leur accorder un peu de temps avant de prononcer leur verdict. Mais faut-il oublier que gagner du temps c'est gagner de l'argent « Die Zeit ist Geld »? En plus la logique dit que les élus du peuple ont été choisis selon leurs programmes électoraux et notamment leurs programmes économiques. Du fait, ils devraient d'ores et déjà avoir les outils nécessaires pour passer rapidement à l'action et commencer à résoudre les problèmes socio-économiques qui s'accumulent au fil du temps. Il est clair qu'aujourd'hui les caisses sont vides et le gouvernement se déploie comme un rouleau compresseur à mobiliser les fonds nécessaires pour faire sortir l'économie nationale du goulot étrangleur et pour financer les dépenses complémentaires de développement. Apparemment, il n'est pas aisé aujourd'hui de convaincre facilement les pays traditionnellement« amis » de la Tunisie comme la France et les institutions de Bretton Woods à accélérer leur soutien à l'économie nationale. D'ailleurs et selon les propos de Riadh Bettaieb, ministre de l'Investissement et de la Coopération Internationale : « M. Javed a fait état de sa disposition à convaincre la BM pour qu'elle soutienne davantage la Tunisie, notamment, à travers la contribution au financement du deuxième programme pour la consolidation de l'activité économique en 2012 et aux projets de développement, outre, l'assistance technique de ces projets, et ce, selon les priorités de la Tunisie au cours de la prochaine période ». Donc et selon ces dires, le mot d'ordre aujourd'hui et qu'il faudrait multiplier les efforts pour convaincre et amener la Banque Mondiale à apporter son soutien financier à son bon élève, qui n'est autre que l'économie tunisienne ! Dire combien les choses ont changé et combien l'opinion internationale s'est métamorphosée au même titre de la transmutation de la politique nationale.