Les deux processus d'unification des partis centristes se réclamant d'une gauche modérée semblent gagner de plus en plus de chances d'aboutir à la naissance d'un grand parti centriste qui englobera d'un côté le Parti Démocrate Progressiste (PDP), Afek Tounes, le Parti Républicain, et de l'autre Ettajdid, le Parti du Travail Tunisien (PTT) et les indépendants du Pôle Démocrate Moderniste (PDM). Abdeljelil Bédoui, porte-parole du Parti du Travail Tunisien (PTT), est optimiste quant à l'aboutissement de ce processus, malgré que son parti avait connu dernièrement quelques petits remous avec la défection de Ali Romdhane qui avait agi comme chargé de « mission de perturber le processus d'unification ». Abdeljelil Bédoui, précise que trois Conseils politiques s'étaient réunis pour dresser le bilan des dernières élections du 23 octobre dernier. Une autocritique interne a été faite. Les impératifs de la nouvelle étape ont été définis. Les régions avaient participé à ce travail. D'ailleurs, c'est à partir de leurs rapports que les trois Conseils politiques avaient délibéré. La principale recommandation consistait à participer aux négociations pour l'unification des partis centristes. Les prétendues déclarations d'Ali Romdhane où il niait l'existence de concertations ne reposent sur aucun fait réel. Cela relève d'une manœuvre mal intentionnée visant à bloquer le processus d'unification. Le bureau politique a pris une position identique à celle du Conseil politique. Sur les 64 membres du Conseil, Ali Romdhane ne dispose que de 6 membres. Abdeljelil Bédoui, précise que le processus d'unification avance avec des pas sûrs et rassurant. L'unification ne se fera pas sur la base du visa du PDP. Il y aura un congrès constitutif d'un nouveau parti avec un nouveau nom et un nouveau logo qui devra être annoncé le 9 avril prochain à la suite des travaux du congrès unificateurs du PDP, Afek Tounes, le Parti Républicain et plusieurs autres partis et personnalités nationales. « Ce grand parti restera ouvert à d'autres forces politiques », dit-il. Il aura une aile libérale et une autre sociale. La modération sera toujours de mise. Il y aura par la suite formation d'un front avec d'autres groupes comme ceux que va fédérer l'initiative de Si Béji Caïd Essebsi. Samir Bettaïeb, porte-parole du Mouvement Ettajdid, précise que le 2 avril prochain sera achevé le processus d'unification engagé entre son parti, le PTT et les indépendants du Pôle Démocrate Moderniste (PDM). « Le 9 avril prochain, sera proclamée, au moins, une déclaration de principe pour la création du grand parti centriste fédérant toutes les forces progressistes et démocratiques ». Il est possible que le nouveau parti soit créé le jour même. Ce n'est pas une question de jours. L'essentiel, dit-il est que le processus soit engagé. Rien ne l'arrêtera, D'ailleurs Ahmed Brahim secrétaire général d'Ettajdid, avait bien déclaré dernièrement que « la prochaine étape nécessite l'unification de toutes les forces modernistes et démocratiques pour participer aux prochaines élections ». Le dernier congrès d'Ettajdid avait approuvé cette démarche faisant fi des considérations personnelles et des calculs partisans ». Le déséquilibre des rapports de forces politiques dans le pays et la nécessité de pérenniser la démocratie tunisienne qui est encore à ses débuts, nécessitent un rééquilibrage pour que l'alternance au pouvoir puisse être, un jour possible. Sans l'existence d'alternance, on ne peut parler de démocratie. Les considérations de personnes ont été dépassées. Les problèmes d'égos ne se posent plus. Le paysage politique tunisien devra connaître un nouveau lifting. Loin le temps où les forces progressistes se disputaient le leadership de l'opposition. Les forces d'extrême gauche ont à leur tour engagé des opérations d'unification. La lisibilité pour les électeurs ne sera que plus aisée. Hassine BOUAZRA