•"Le congrès est un premier pas sur la voie de l'unification des forces démocratiques", souligne Ahmed Brahim secrétaire général d'Ettajdid Le congrès du mouvement Ettajdid prévu du 9 au 11 mars courant à Ezzahra, dans la banlieue sud de Tunis, devrait être marqué par un large renouvellement de la direction de ce parti du centre-gauche. C'est ce qu'a affirmé le secrétaire général du mouvement, Ahmed Brahim au cours d'une conférence de presse tenue hier à Tunis. « Il y aura un véritable renouveau au mouvement Ettajdid. Un important renouvellement de la direction est prévu », a-t-il précisé, indiquant que les prochaines structures dirigeantes feront la part belle aux jeunes et aux femmes. La direction sortante semble ainsi vouloir répondre à une demande insistante des militants du parti qui ne cessent de réclamer un renouvellement du leadership depuis la déroute électorale du Pôle démocratique moderniste (PDM), une coalition autour d'Ettajdid qui n'a remporté que 5 sièges à l'Assemblée constituante. Cela signifie-t-il, toutefois, un départ du secrétaire général de ce parti considéré comme étant l'héritier légitime du Parti Ouvrier Communiste Tunisien (PCT) ? A ce sujet, Ahmed Brahim reste évasif : «l'identité des personnes qui seront élues à la tête du parti constitue finalement une question secondaire par rapport aux choix politiques qui seront discutés. Il y aura, dans tous les cas, des signes clairs d'un renouvellement de la direction». Discussions D'autre part, Ahmed Brahim a fait savoir que le congrès d'Ettajdid, qui sera placé sous le slogan «Unifier les forces démocratiques pour réaliser les objectifs de la révolution », va débattre de la contribution du mouvement Ettajdid à la réussite de la transition démocratique. «Ce congrès est un premier pas sur la voie de l'unification des forces démocratiques qui constitue une obligation et non pas un choix. Nous avons plus que jamais besoin de mettre fin à l'émiettement des forces démocratiques afin de créer une force politique capable d'assurer un équilibre au niveau du paysage politique et de créer les conditions de l' alternance au pouvoir », a-t-il expliqué. En d'autres termes, le congrès va entériner le processus de fusion entre Ettajdid, le parti du Trvail Tunisien (PTT) et les indépendants du pôle démocratique moderniste. « Cette première fusion devrait donner naissance à une aile sociale d'un grand parti démocratique qui dépasse les dogmes idéologiques et bénéficie d'un vrai ancrage populaire. La deuxième aile libérale du grand parti souhaité devrait être constituée du parti issu de la fusion entre le Parti Démocrate Progressiste (PDP), Afek Tounes et le parti Républicain », note le secrétaire général d'Ettajdid. Et d'ajouter : « nous sommes toujours en discussion avec les représentants de l'aile libérale car nous n'envisageons pas la création du grand parti démocratique comme le fruit d'une fusion-absorption ou comme une simple addition de partis». Consensus Sur un autre plan, Ahmed Brahim a rappelé que son parti a réagi positivement à l'initiative lancée par Béji Caïd Essebsi pour la création d'un grand parti centriste qui s'attache au modèle culturel et civilisationnel arabo-musulman, avec ses spécificités tunisiennes faites d'ouverture sur le monde et de la mise en place d'un Etat civil. Le secrétaire général d'Ettajdid récuse, par ailleurs, les accusations de certains dirigeants d'Ennahdha qui prétendent que des partis de l'opposition chercheraient à faire tomber le gouvernement. «Cela témoigne d'un allergie poussée à l'extrême aux critiques et d'un manque manifeste d'une volonté de mise en place d'une légitimité consensuelle », a-t-il déclaré, appelant le gouvernement à présenter un programme d'action digne de ce nom et de cesser de recourir à la théorie du complot pour camoufler son incapacité à gouverner. Walid KHEFIFI