Les sociétés libérales ont combattu la dictature du protectorat, elles ont combattu les totalitarismes hitlérien, mussolinien et – même – stalinien ; elles ont réagi à l'intégrisme, mais il n'est pas sûr, aujourd'hui, qu'elles aient les moyens de combattre la dictature religieuse. Madame Le Pen, par exemple, a vite fait d'établir un lien de cause à effet entre la barbarie de Toulouse et le Djihadisme. Et elle y est allée de son couperet, malheureusement, fédérateur par les temps qui courent : elle décrète la croisade contre l'Islamisme. Bientôt nous publierons une sérieuse étude sur le Djihadisme – faite par un spécialiste international – mais déjà, à travers les premières esquisses, on se rend à cette évidence, désormais, galvaudée, quoique rejetée par l'Occident : c'est celui-ci qui a bien fait le lit de l'intégrisme. C'est bien au nom de la liberté d'opinion que la France donna asile à près de 2500 membres du FIS et à des centaines de Nahdhaouis sans oublier toutes les assiduités dont on entourait l'Ayatollah Khomeiny, à ses heures françaises. Ce qui manque à la culture religieuse occidentale, ce sont des repères, des lignes de démarcation et une réelle connaissance de l'Islam. L'Islam est tolérance et non pas obscurantisme. Les talibans, pas plus que les salafistes de chez nous, et encore moins, les Chiîtes et les Wahabistes saoudiens, ne sauraient en revendiquer le legs multiculturel et civilisationnel. Un peu de mémoire – sinon, un petit cours synoptique – ferait découvrir à Madame Le Pen que c'est en période d'or de l'Islam que le communautarisme juif, chrétien et autres a vécu ses plus belles années mais c'est l'église qui donna les juifs à Hitler. Ignorer les magmas judéo-chrétiens – depuis Jésus – la profanation fin des années 70, du cimetière juif de Carpentras, par des extrémistes de droite et l'holocauste tout entier pour l'imputer à l'Islamisme, voilà qui prouve que la conscience ultra-extrémiste de Madame Le Pen est tourmentée et, même, taraudée.