Après la profanation du drapeau national et du Coran, nous avons enregistré, ces derniers jours, à Tunis, des slogans écrits sur des murs, réclamant, ouvertement, la légalisation de la drogue et des stupéfiants, appelés communément en Tunisie ‘'Zatla'', terme dérivé d'un mot arabe qui signifie état de transport, de gaité et d'euphorie. “Legalize Zatla'', avons-nous lu sur quelques murs de locaux, du côté du quartier des banques, près de l'avenue Mohamed V, et ce avec un ‘'z'' comme en anglais. Intervenant dans le contexte de turbulences qui prévaut, actuellement, en Tunisie, le fait mérite d'être signalé. D'autant que des réclamations similaires pour la légalisation des stupéfiants, en Tunisie, ont été diffusées, sur les pages des réseaux électroniques sociaux. Dans des rapports alarmants, la presse nationale n' a pas cessé, depuis quelque temps, d'attirer l'attention sur le développement inquiétant du trafic et de la consommation des drogues et des stupéfiants en Tunisie, notamment les psychotropes et la résine de cannabis, en particulier chez les jeunes et parmi les couches pauvres de la société ,au même titre que l'alcoolisme, la prostitution et les maladies comme la folie. Les services concernés du ministère de l'Intérieur fournissent, aussi, périodiquement, des chiffres alarmants, à ce sujet, à l'occasion des points de presse hebdomadaires organisés par la cellule de communication du Premier ministère. Au cours des deux derniers mois, janvier et février 2012, les arrestations pour trafic et consommation de drogue ont atteint plus de 330, tandis que la garde nationale a saisi pendant le mois de février quelque 665 kilogrammes de plaques de stupéfiants, dans le cadre de la lutte contre la contrebande via les frontières. Le trafic de drogue est effectué au moyen de réseaux structurés supranationaux opérant d'on ne sait pas où. Les acolytes de l'ancien régime ont été accusés d'avoir trempé dans l'encouragement du phénomène de la toxicomanie en Tunisie, mais la toxicomanie est un fléau universel et supranational. Des analystes et des spécialistes tunisiens aiment à signaler que jusqu'à ce stade, la toxicomanie en Tunisie est maitrisable, car elle porte, encore, sur des stupéfiants de la catégorie des drogues dites faibles, comme les psychotropes, et n'a pas atteint la catégorie des drogues fortes comme la cocaïne et l'héroïne, répandues dans les pays riches d'Europe et d'Amérique.