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Elle ne sévit pas, mais elle est quand même " servie "
Drogue
Publié dans Le Temps le 29 - 07 - 2009


1405 condamnations en 2008.
*
La prévention et la sensibilisation sont de mise
Cannabis, haschich, joint, morphine, cocaïne, marijuana, produits dopants, médicaments psychoactifs, ecstasy..., des termes appartenant à un même lexique faisant partie d'une même famille satanique, celle de la drogue et de la toxicomanie.
Au-delà d'un poison qui menace l'équilibre et la santé des personnes, la dépendance aux drogues est un spectre qui saccage et détruit la vie des ados et des jeunes toxicomanes qui s'acheminent ainsi vers une mort lente et prématurée. Même si la consommation ou le trafic de la drogue n'est pas considéré comme un phénomène social en Tunisie avec un taux moyen d'évolution des affaires en question ne dépasse pas les 4%, ce poison parvient d'une manière ou d'une autre à quelques-uns parmi nos jeunes. Dans certains quartiers, le phénomène existe comme en témoigne les faits divers rapportés dans les journaux. Comment peut-on alors contrer le trafic des stupéfiants et préserver ainsi la sécurité et la santé des citoyens et plus particulièrement des jeunes?
Malgré les efforts énormes déployés par les services des " stup ", par les agents de sécurité, par la police des frontières et par les services de la Douane pour démanteler les réseaux internationaux et maghrébins de drogue, ce poison mortel parvient, parfois à s'infilter pour ruiner la santé des jeunes, de la génération présente mais aussi de la génération future, bien que la drogue en Tunisie ne soit pas considérée comme un phénomène social. Loin de là, la situation semble être maîtrisée. D'ailleurs, on compte 1314 condamnations dans les affaires de stupéfiants entre 2006 et 2007 pour atteindre les 1405 en 2008. Le nombre des affaires jugées en matière de consommation ou de trafic de drogue est de l'ordre de 479. Un chiffre qui n'est pas du tout alarmant. De fait, M.Béchir Takkari, ministre de la Justice et des Droits de l'Homme a affirmé dans une conférence de presse tenue récemment qu'on ne peut en aucun cas parler de phénomène social au moment où le taux d'évolution des affaires traitées devant la justice ne dépasse pas les 4 % du total des affaires jugées. Selon le ministre, on ne peut mesurer l'élan du phénomène qu'après 10 ans.
Les adolescents sont en majorité les cibles privilégiées des dealers. Lesquels réussissent à franchir nos frontières limitrophes de l'Algérie, du Maroc et de la Libye. Certains pays européens sont également des pourvoyeurs de drogue. Les réseaux de stup prolifèrent du jour au lendemain faisant augmenter le nombre des dealers : ces vampires ou créatures sauvages qui empoisonnent la vie de nos jeunes.
Par malheur nos adolescents, nos jeunes deviennent les premiers consommateurs de drogue. Ce poison mortel circule dans quelques quartiers.

Les gîtes des dealers
D'une manière générale, les dealers, les toxicos, les consommateurs occasionnels ou habituels de drogue ne se limitent pas à un lieu ou à une heure bien déterminée. Toutefois, la nuit, les endroits abandonnés, les galas entre jeunes, les soirées " in ", les flâneries autant de moments propices à l'écoulement des seringues, des joints de cannabis, du haschich ... etc. Même les cimetières ne sont pas épargnés. Ils servent dans l'obscurité de gîte pour les consommateurs de drogues. Plus le lieu est sécurisant, et loin des indiscrétions plus les dealers sont libres de leurs mouvements.
Dans les quartiers, les endroits dépeuplés, les impasses, les décombres, les chantiers : une foire de transaction discrète et silencieuse.
A la tombée de la nuit et dans certains quartiers. Vous pouvez repérer des mouvements suspects. Des rassemblements bizarres de jeunes ayant des comportements étranges, " cannibales " et déraisonnables. Des chahuts, des éclats de rire inhabituels, des comportements irresponsables, des accrochages entre toxicomanes qui peuvent parfois dégénérer.
Des jeunes rasent les murs, d'autres se cachent dans des endroits un peu discrets, tandis que d'autres surveillent les entrées et la sortie de la cité : question de repérer la patrouille et d'assurer le contrôle des lieux. Un scénario habituel qui se reproduit dans les gouffres " spécial dealers " et consommateurs de drogues.

Sécuriser les établissements scolaires
Néanmoins, il va sans sire que les rues, les quartiers ne sont pas les seuls et uniques lieux de choix pour les toxicomanes. Aux lycées, dans les établissements scolaires, dans les excursions, les randonnées entre jeunes, à la maison, aux boîtes de nuit..., des jeunes dépendant de la drogue, de ce poison mortel trouvent toujours les moyens pour assouvir leurs besoins et apaiser leurs comportements hystériques.
Ce qui est sûr c'est que les consommateurs de drogue n'ont pas d'âge.
Aucune différence : ni entre sexe, ni entre races, ni entre religions ni entre catégorie sociale.
Les pauvres, les bien nantis, les incultes, les analphabètes, les intellectuels, les artistes, les joueurs de foot...Tous peuvent être des proies faciles de la drogue.
Côté commercialisation, la vente de la drogue n'est pas également limitée ni dans l'espace ni dans le temps.. Au Nord comme au Sud du pays, leur champ d'activité est insondable. Les dealers et les réseaux de trafic n'ont pas d'adresse. Mais ils finissent toujours par être identifiés et démantelés.

Précarité sociale
Généralement, les jeunes, les ados, les jeunes lycéens sont les premières victimes des vendeurs de drogue. Les problèmes sociaux, le chômage, la pauvreté, le désespoir, la frivolité, le manque ou l'absence de suivi parental, l'esprit extraverti des jeunes et des parents, la fréquentation des arcades, des voyous ...sont autant de facteurs qui expliquent le dérapage et la descente aux enfers.
Le désir d'imiter, l'envie de tout essayer expliquent en quelque sorte la dérive dans la toxicomanie. Une première, une deuxième, une troisième clope et c'est parti pour une déchéance.
Du fait, les moyens de prévention s'imposent. Les parents, les responsables des établissement scolaires et chaque partie de la société civile doivent assumer leurs parts de responsabilité. Un dialogue ouvert et sans tabous entre enfants et parents est inévitable. Avoir ses enfants à l'œil, faire connaissance de leur entourage, de leur fréquentation et rationaliser le budget alloué à ses ados sont des recours à ne point négliger.
Pour les établissements scolaires : au lycée comme à l'université, des tests anti-drogue, de toxicomanie ou de dépistage à l'improviste seraient souhaitables. Sensibiliser les jeunes aux menaces de la toxicomanie est toujours d'actualité. Des programmes de désintoxication ont été mis en place pour permettre à cette minorité de toxicomanes de sortir de l'embûche. De nouveaux centres spécialisés se chargeront de cette mission dont la prison civile à Mornaguia ayant une capacité d'accueil de 40 personnes et un nouveau centre qui sera installé dans la prison des femmes à la Manouba. Personne ne peut ainsi rester les bras croisés et indifférent observant son enfant, son frère, sa sœur péricliter dans la déchéance car d'autres s'enrichissent sur leur dos. Non à la drogue, oui à la vie.
Yosr GUERFEL AKKARI

Chiffres clés
* On compte 1314 condamnations dans les affaires de stupéfiants entre 2006 et 2007 pour atteindre les 1405 en 2008
* Le nombre des affaires jugées en matière de consommation ou de trafic de drogue est de l'ordre de 479.
* Selon une enquête réalisée par l'Institut National de Santé Publique (2005) auprès d'un échantillon formé de 2953 jeunes âgés de 15 à 24 ans on compte que 10 % de cet échantillon ont consommé la drogue et 3,3 % continuent d'en consommer et ce au moment de l'enquête. Il a été également révélé que 3,5 % de cette population s'adonne la drogue par voie injectable.
* 30 % des personnes portant le VIH en Tunisie sont toxicomanes
* 30 millions : c'est le nombre des toxicomanes dans le monde


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