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Entre crise et xénophobie
Présidentielle française
Publié dans Le Temps le 28 - 03 - 2012

De notre correspondant particulier à Paris: Zine Elabidine Hamda - Depuis le drame de Toulouse où la campagne s'est accordée une trêve pour permettre le dénouement de l'affaire Mohamed Merah, la campagne présidentielle a repris de plus belle, toujours dans un climat de flou et d'incertitude.
En plein drame, et dans l'indifférence générale, le Conseil constitutionnel avait validé la candidature des représentants de partis qui avaient réuni les 500 signatures d'élus requises
Il avait du même coup invalidé les candidatures de Dominique de Villepin, ancien premier ministre de Jacques Chirac et de Corine Lepage, ancienne ministre de l'écologie pour ne pas avoir atteint les 500 signatures. Nathalie Arthaud, François Bayrou, Jacques Cheminade, Nicolas Dupont-Aignan, François Hollande, Eva Joly, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, et Nicolas Sarkozy se présenteront donc au suffrage des quelques 44 millions d'électeurs français potentiels au premier tour des élections prévues le 22 avril 2012.
Les responsables des instituts de sondage prédisent une participation plus faible qu'en 2007. C'est que la crise est passée par là. Il y aurait une sorte de désenchantement et de morosité qui expliqueraient, selon un sondage IFOP pour le JDD, que 33% des Français ne se font plus d'illusions, que 15% n'attendent rien de la prochaine élection et que seuls 11% sont «globalement satisfaits et espèrent que la politique menée sera poursuivie».
Thématiques « nauséabondes »
Tout a commencé quand Marine le Pen s'est emparée d'un reportage, diffusé par Envoyé Spécial sur France 2 sur la viande hala, pour stigmatiser la communauté musulmane et choisir la xénophobie comme thème central de sa campagne. Ce qui a obligé le camp Sarkozy à verser dans la surenchère. Claude Guéant, ministre de l'intérieur, le premier dégaine d'une réplique contre…Hollande fustigeant sa proposition de donner le droit de vote aux immigrés pour les élections municipales : « «Accepter le vote des étrangers, c'est la porte ouverte au communautarisme. Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la nourriture hallal dans les repas des cantines, ou réglementent les piscines à l'encontre des principes de mixité». Il est suivi par le premier ministre François Fillon qui déclare que les religions devraient « réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé» s'attirant l'ire du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et du CSM (Conseil supérieur des musulmans de France). Entre temps, le président candidat s'était déclaré pour « l'étiquetage de la viande en fonction de la méthode d'abattage », abondant dans le même sens.
La tuerie de Toulouse et de Montauban arrive à point nommé pour apaiser la campagne et mettre en avant l'unité nationale autour des victimes qui appartiennent aux deux communautés décriées la musulmane et la juive. Mais aussitôt la parenthèse du drame close que Marine le Pen reprend de nouveau sa thématique préférée : casser du musulman.
Mais les sondages semblent ne pas bouger. Selon le dernier sondage Ipsos dèvoilé le mardi 27 mars, les deux candidats majeurs, François Hollande (28%) et Nicolas Sarkozy (27.5%), mènent la course. Derrière eux, la bataille pour « le troisième homme » se dispute entre Marine Le Pen (16%) , François Bayrou (11.5%) et le surprenant Jea-Luc Mélenchon (13%). Loin derrière viennent, à gauche, Eva Joly (2%), Nathalie Arthaud et Philippe Poutou (0,5%), alors que, à droite, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan plafonne à 1%. Jacques Cheminade obtiendrait moins de 0,5% des suffrages.
Spectacles et sondages d'opinions
Depuis des mois, et précisément depuis les primaires socialistes, organisées en octobre 2011, le spectacle de la campagne s'est installé sur les écrans de télé, accompagné des sondages d'opinion qui martèlent l'audience chaque semaine sinon chaque jour. En effet, l'impression générale est que la campagne s'est enracinée définitivement dans le spectaculaire et que l'opinion est conditionnée, sinon manipulée, par les instituts de sondage.
Ifop-Fiducial, CSA, BVA, OpinionWay, Ipsos, TNS-Sofres, LH2, ViaVoice, autant d'instituts de sondage qui inondent la scène médiatique de prévisions dont le but est d'asseoir des tendances, mais aussi de confirmer des candidatures. S'ajoute à cela les sondages dits « confidentiels » effectués par les partis ou par les différents organes du gouvernement et qui ne sont pas rendus publics. C'est dire que, derrière la guerre des sondages publics, une autre guerre en coulisse fait rage. S'ajoute à cela les simulations de vote effectuées par les RG pour suivre l'état de l'opinion et dont bénéfice, en principe, le ministère de l'intérieur. A l'exception de l'IPSOS et du CSA, qui sont majoritairement la propriété de leurs fondateurs, les grands instituts appartiennent à des groupes financiers et industriels. Ce qui fait dire à certains qu'il y aurait un conflit d'intérêt flagrant pour les instituts dont les propriétaires possèderaient des médias qui seraient susceptibles d'orienter le débat autour de leurs intérêts.
La fièvre des baromètres monte. Après la « présidioscopie 2012 », baromètre mensuel instauré par Le Monde pour suivre l'évolution des électeurs qui modifient leur intention de vote, le Nouvel Observateur lance le Barotweet 2012 (hebdomadaire) pour suivre le meilleur candidat à la présidentielle sur Twitter, alors que Paris Match, pourtant hebdomadaire, lance son baromètre quotidien. Cette fièvre n'est pas prête à tomber.
Côté partis politiques, tous s'organisent pour occuper le terrain de l'opinion. L'UMP a lancé une cellule riposte pour live-tweeter les critiques du parti majoritaire, en face, le PS a sa cellule Internet. Mais surtout, les partis se sont mis à la mode américaine, imitant la dernière campagne de Barack Obama, organisant de grandes messes à l'américaine, des bains de foule et des meetings dans les grandes places comme le dernier meeting impressionnant de Jean-Luc Mélenchon qui a réuni, le 18 mars, sur la place de la Bastille à Paris des dizaines de milliers de sympathisants.
La campagne continue sur des thématiques marginales alors que les analystes soutiennent que le peuple des électeurs attend les candidats sur un autre terrain, celui du social. Dans une étude consacrée au «nouveau paysage idéologique français» réalisée pour la Fondation Jean-Jaurès, Brice M. Teinturier, patron de l' Ipsos indique que les préoccupations des Français vont d'abord auc questions sociales comme le respect (43%), le travail (33%), la solidarité (30 %) et le pouvoir d'achat (25 %).»Dans le monde anxiogène qui est le nôtre, la société est en demande de protection et d'apaisement. Si on a cette donnée en tête, on comprend mieux pourquoi Hollande est à de tels niveaux aujourd'hui», avance M. Teinturier.
Il faudrait attendre les prochains sondages pour évaluer si le vote communautaire va peser ou nom en fonction des retombées du drame de Toulouse.


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