Avocats, Dahmani, Zeghidi, Bssais… Les 5 infos du week-end    Tunisie : Grève générale des avocats ce lundi 13 mai    L'USA envisage une hausse significative des tarifs douaniers sur les véhicules électriques chinois    300 000 réfugiés palestiniens forcés à quitter Rafah : l'UNRWA lance l'alerte    Tunisie : Garde à vue du président de la fédération de natation suite à l'incident du drapeau national    Tunisie – METEO : Cellules orageuses et pluies éparses sur le flanc ouest    Tunisie – Deux jeunes chameliers retrouvés tués dans le désert entre Gafsa et Tozeur    Le chef de file des avocats décrète le combat : il confirme la grève générale plus d'autres actions    Djerba : quatre victimes après une ingestion d'eau de cologne    Impact des boycotts en soutien à Gaza : Une onde de choc économique pour les soutiens d'Israël    STEG : Les compteurs intelligents débarquent dès le mois prochain à Sfax    Tunisie – Le SNJT réunit de façon urgente son bureau exécutif    Affaire Bsaies-Zghidi : Le porte-parole du Tribunal dévoile les chefs d'accusation    France-Le grand basculement : Les néonazis défilent à Paris, une manif autorisée par la Justice…    Parquet : Sonia Dahmani était en état de fuite    LIGUE 1 – PLAY-OUT – 10E JOURNEE: Faire d'une pierre deux coups…    Ligue 1 – 7e journée Play-off — EST-ESS (Cet après-midi à 17h30): Enrayer le cycle    Première édition d'African ESG Summit: Les normes ESG : opportunité et obligation pour toutes les entreprises    Activités du Chef du gouvernement du 6 au 10 mai 2024: Les énergies renouvelables et la crise migratoire en point de mire    Trois questions à Wael Moula, Co-fondateur de la fintech We Settle:"Nous souhaitons faire émerger une économie digitale"    ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE DE LA FTF: Les rapports moral et financier approuvés    Grands travaux: Désengorger La Goulette avant l'été    Ensauvagement et crise sociétale: Pourquoi en est-on arrivés là ?    Manifestation à Zarzis: Le patrimoine entre les mains des enfants    Arts plastiques: Le triomphe de Abdejabbar Lamari    Mes Humeurs: L'homme-livre    Exportation de pastèques : Où se place la Tunisie dans le classement arabe et mondial ?    Parquet – Exécution d'un mandat d'amener contre Sonia Dahmani    Prochain: Sommet arabe à Bahreïn Favoriser l'intégration industrielle pour renforcer la compétitivité et les intérêts du monde arabe    Dernières pluies : Un expert en agriculture évoque le bon et le moins bon    Tunisie – Séisme à Sidi Bouzid    On a la date des JCC, pilotées par Farid Boughdir et Lamia Guiga    Ahlem Boussandel Jammali: Penser le musée...    48 heures de détention pour Borhen Bssais et Mourad Zeghidi    Alerte mondiale : La Terre secouée par une tempête géomagnétique de niveau 5    Le ministère des Affaires culturelles révèle la date da la prochaine édition des JCC    11 mai : Journée mondiale des espèces menacées    Il y a 120 ans : La naissance de Salvador Dali, maître du surréalisme    Vague de chaleur record en Tunisie, jusqu'à 45 degrés attendus !    Nouvelle secousse sismique à l'ouest d'Alger    ESS : 99 ans de gloires et de valeurs    CA : Limogeage du staff technique et nouvelle direction en vue    Bob Marley : 43e anniversaire de la disparition de l'icône du reggae    Kais Saied ordonne la dissolution du bureau de la fédération nationale de natation    Météo : Températures atteignant les 30 degrés    ONU : vote massif en faveur de l'adhésion de la Palestine    Les parents des élèves de 1ère année invités à inscrire leurs enfants en ligne (vidéo)    Sotumag propose un dividende de 0,52 dinar par action pour l'exercice 2023    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Entre crise et xénophobie
Présidentielle française
Publié dans Le Temps le 28 - 03 - 2012

De notre correspondant particulier à Paris: Zine Elabidine Hamda - Depuis le drame de Toulouse où la campagne s'est accordée une trêve pour permettre le dénouement de l'affaire Mohamed Merah, la campagne présidentielle a repris de plus belle, toujours dans un climat de flou et d'incertitude.
En plein drame, et dans l'indifférence générale, le Conseil constitutionnel avait validé la candidature des représentants de partis qui avaient réuni les 500 signatures d'élus requises
Il avait du même coup invalidé les candidatures de Dominique de Villepin, ancien premier ministre de Jacques Chirac et de Corine Lepage, ancienne ministre de l'écologie pour ne pas avoir atteint les 500 signatures. Nathalie Arthaud, François Bayrou, Jacques Cheminade, Nicolas Dupont-Aignan, François Hollande, Eva Joly, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, et Nicolas Sarkozy se présenteront donc au suffrage des quelques 44 millions d'électeurs français potentiels au premier tour des élections prévues le 22 avril 2012.
Les responsables des instituts de sondage prédisent une participation plus faible qu'en 2007. C'est que la crise est passée par là. Il y aurait une sorte de désenchantement et de morosité qui expliqueraient, selon un sondage IFOP pour le JDD, que 33% des Français ne se font plus d'illusions, que 15% n'attendent rien de la prochaine élection et que seuls 11% sont «globalement satisfaits et espèrent que la politique menée sera poursuivie».
Thématiques « nauséabondes »
Tout a commencé quand Marine le Pen s'est emparée d'un reportage, diffusé par Envoyé Spécial sur France 2 sur la viande hala, pour stigmatiser la communauté musulmane et choisir la xénophobie comme thème central de sa campagne. Ce qui a obligé le camp Sarkozy à verser dans la surenchère. Claude Guéant, ministre de l'intérieur, le premier dégaine d'une réplique contre…Hollande fustigeant sa proposition de donner le droit de vote aux immigrés pour les élections municipales : « «Accepter le vote des étrangers, c'est la porte ouverte au communautarisme. Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la nourriture hallal dans les repas des cantines, ou réglementent les piscines à l'encontre des principes de mixité». Il est suivi par le premier ministre François Fillon qui déclare que les religions devraient « réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé» s'attirant l'ire du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et du CSM (Conseil supérieur des musulmans de France). Entre temps, le président candidat s'était déclaré pour « l'étiquetage de la viande en fonction de la méthode d'abattage », abondant dans le même sens.
La tuerie de Toulouse et de Montauban arrive à point nommé pour apaiser la campagne et mettre en avant l'unité nationale autour des victimes qui appartiennent aux deux communautés décriées la musulmane et la juive. Mais aussitôt la parenthèse du drame close que Marine le Pen reprend de nouveau sa thématique préférée : casser du musulman.
Mais les sondages semblent ne pas bouger. Selon le dernier sondage Ipsos dèvoilé le mardi 27 mars, les deux candidats majeurs, François Hollande (28%) et Nicolas Sarkozy (27.5%), mènent la course. Derrière eux, la bataille pour « le troisième homme » se dispute entre Marine Le Pen (16%) , François Bayrou (11.5%) et le surprenant Jea-Luc Mélenchon (13%). Loin derrière viennent, à gauche, Eva Joly (2%), Nathalie Arthaud et Philippe Poutou (0,5%), alors que, à droite, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan plafonne à 1%. Jacques Cheminade obtiendrait moins de 0,5% des suffrages.
Spectacles et sondages d'opinions
Depuis des mois, et précisément depuis les primaires socialistes, organisées en octobre 2011, le spectacle de la campagne s'est installé sur les écrans de télé, accompagné des sondages d'opinion qui martèlent l'audience chaque semaine sinon chaque jour. En effet, l'impression générale est que la campagne s'est enracinée définitivement dans le spectaculaire et que l'opinion est conditionnée, sinon manipulée, par les instituts de sondage.
Ifop-Fiducial, CSA, BVA, OpinionWay, Ipsos, TNS-Sofres, LH2, ViaVoice, autant d'instituts de sondage qui inondent la scène médiatique de prévisions dont le but est d'asseoir des tendances, mais aussi de confirmer des candidatures. S'ajoute à cela les sondages dits « confidentiels » effectués par les partis ou par les différents organes du gouvernement et qui ne sont pas rendus publics. C'est dire que, derrière la guerre des sondages publics, une autre guerre en coulisse fait rage. S'ajoute à cela les simulations de vote effectuées par les RG pour suivre l'état de l'opinion et dont bénéfice, en principe, le ministère de l'intérieur. A l'exception de l'IPSOS et du CSA, qui sont majoritairement la propriété de leurs fondateurs, les grands instituts appartiennent à des groupes financiers et industriels. Ce qui fait dire à certains qu'il y aurait un conflit d'intérêt flagrant pour les instituts dont les propriétaires possèderaient des médias qui seraient susceptibles d'orienter le débat autour de leurs intérêts.
La fièvre des baromètres monte. Après la « présidioscopie 2012 », baromètre mensuel instauré par Le Monde pour suivre l'évolution des électeurs qui modifient leur intention de vote, le Nouvel Observateur lance le Barotweet 2012 (hebdomadaire) pour suivre le meilleur candidat à la présidentielle sur Twitter, alors que Paris Match, pourtant hebdomadaire, lance son baromètre quotidien. Cette fièvre n'est pas prête à tomber.
Côté partis politiques, tous s'organisent pour occuper le terrain de l'opinion. L'UMP a lancé une cellule riposte pour live-tweeter les critiques du parti majoritaire, en face, le PS a sa cellule Internet. Mais surtout, les partis se sont mis à la mode américaine, imitant la dernière campagne de Barack Obama, organisant de grandes messes à l'américaine, des bains de foule et des meetings dans les grandes places comme le dernier meeting impressionnant de Jean-Luc Mélenchon qui a réuni, le 18 mars, sur la place de la Bastille à Paris des dizaines de milliers de sympathisants.
La campagne continue sur des thématiques marginales alors que les analystes soutiennent que le peuple des électeurs attend les candidats sur un autre terrain, celui du social. Dans une étude consacrée au «nouveau paysage idéologique français» réalisée pour la Fondation Jean-Jaurès, Brice M. Teinturier, patron de l' Ipsos indique que les préoccupations des Français vont d'abord auc questions sociales comme le respect (43%), le travail (33%), la solidarité (30 %) et le pouvoir d'achat (25 %).»Dans le monde anxiogène qui est le nôtre, la société est en demande de protection et d'apaisement. Si on a cette donnée en tête, on comprend mieux pourquoi Hollande est à de tels niveaux aujourd'hui», avance M. Teinturier.
Il faudrait attendre les prochains sondages pour évaluer si le vote communautaire va peser ou nom en fonction des retombées du drame de Toulouse.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.