Une affaire née du hasard, pourrait-on assurer. Oui, c'est le hasard qui les a réunis ces trois potes alors qu'ils se sont perdu de vue depuis un bon bout de temps. Mais avant d'évoquer cette rencontre fortuite, faut-il cependant préciser qu'ils se sont connus au « trou », autrement dit au bagne. Réunis donc pour le pire, apparemment, puisque s'agissant de leur espèce, on ne pourra jamais parler de meilleur. Toujours est-il que ces trois types se sont rencontrés dans un établissement de la capitale, ce fut dès lors de longs moments pleins de souvenirs, jusqu'à une heure avancée de la soirée. D'ordinaire, une fois la soirée terminée, avec une bonne cuite bien entendu, on se sépare espérant une nouvelle rencontre dans les plus brefs délais, mais ces trois gaillards en ont voulu autrement. C'est qu'ils ont tout simplement mis en place un projet afin de récolter un joli pactole. Bien qu'originaires tous trois de cités proches de la capitale, ils ont toutefois projeté d'évoluer dans la banlieue sud, dans un quartier plein de gens cossus, plus ou moins, sachant pertinemment qu'ils trouveraient un butin à même de leur permettre de ramasser une jolie somme d'argent. Autre facteur qui les aurait encouragés dans cette voie, c'est qu'en cas de pépin ou de mauvaise rencontre ils ne soient pas reconnus par un quelconque témoin. Aussitôt décidés, les trois individus ont rallié la banlieue sud errant au hasard, mais finissant tout de même par dénicher une demeure inoccupée, le propriétaire étant cette nuit-là en déplacement, ainsi que toute sa famille par ailleurs. Aussi, pour des « professionnels » du genre, n'ont-ils trouvé aucune peine afin de forcer la porte d'entrée, après avoir franchi aisément l'enceinte extérieure, celle-ci ne représentant aucun obstacle. En dépit de la méconnaissance des lieux, les trois visiteurs nocturnes n'ont pas mis beaucoup de temps pour faire le tour de la demeure, ciblant au passage le butin à emporter, s'agissant évidemment de tout ce qui avait une certaine valeur. Pour le malheur de la maîtresse des lieux, ils ont fait main basse sur tous ses bijoux, sans compter un millier de dinars gardés à la portée pour les cas d'urgence. D'autres objets ont été également emportés, le tout estimé à une douzaine de milliers de dinars. Les trois gus ont même eu le culot de grignoter un petit plat ! Ce n'est que le lendemain, à son retour, que le maître de céans allait constater le cambriolage, s'empressant d'ailleurs d'alerter les auxiliaires de la justice. C'est alors que la machine judiciaire s'est mise en branle, parvenant en un temps record à appréhender le trio, récupérant au passage les bijoux dérobés, les malfaiteurs n'ayant pas eu le temps de les écouler, ainsi qu'une bonne partie de la somme d'argent et les autres gadgets…