Dans une rencontre avec des représentants de plusieurs médias, M. Ahmed Rahmouni a annoncé hier la création de l'observatoire de l'indépendance de la magistrature (OMIT) dont le but est de combattre par tous les moyens, ce qui était, durant l'ancien régime, à la base d'injustices et d'abus : l'ingérence dans le domaine judiciaire. Les magistrats avaient à un moment donné baissé les bras, et certains d'entre eux avaient même pris le pli en devenant des maillons indéfectibles de cette chaîne de corruption qui a porté d'énormes préjudices aux justiciables et à la Justice. La Révolution a révélé l'étendue de cette corruption encouragée par le régime de Ben Ali où les droits de l'Homme étaient bafoués. D'où la nécessité d'œuvrer partout les moyens à combattre tout ce qui peut constituer un obstacle ou une atteinte à l'indépendance de la Justice. C'est ce qui a donné l'idée, a déclaré M. Rahmouni, à la création d'un observatoire, dont le but est d'œuvrer à combattre toutes les formes d'atteinte à l'action des magistrats, tenus de prendre des décisions en application de la loi et en leur âme et conscience sans subir aucun ascendant ni aucune pression. L'observatoire c'est donc une association non gouvernementale à but non lucratif régie par le décret-loi numéro 88 de l'année 2011 datée du 24 septembre 2011. Le siège est fixé à Tunis. L'OTIM respecte dans ses activités et son financement les principes de l'Etat de droit de la démocratie, du pluralisme, de la transparence, de l'égalité et des droits de l'Homme, telles qu'elles sont définies et ratifiées par la République tunisienne. Le siège de l'OTIM est au bardo à Tunis, et il est financé comme l'a expliqué M. Rahmouni, qui en est le président, par les entreprises en accord avec ses objectifs et sa fonction, et par les organisations gouvernementales et non gouvernementales, ainsi que les universités et les auditeurs nationaux et internationaux. Il est constitué par le bureau exécutif et la commission d'observation, d'enquête et de contrôle. Il y a également au sein dudit observatoire une commission scientifique et une commission d'assistance et d'aide juridique.
Moyens d'action de l'OTIM
L'action de l'observatoire consiste essentiellement à mener des enquêtes afin de contrôler l'action judiciaire, par le rassemblement des informations. Le rôle des médias en l'occurrence est capital, en vue d'assurer désormais une information judiciaire crédible et efficace, qui sert en même temps le citoyen et le corps judiciaire, en vue de mieux consolider l'indépendance judiciaire. Ce, avec l'instauration d'un réseau relationnel avec les associations et les ONG et les instances internationales ayant des activités communes avec elles. Ce travail fait appel à un travail de terrain auquel participeront les médias, ainsi que tous les auxiliaires de la Justice, avec des sondages d'opinion et l'élaboration d'études fondées sur des données réelles et tangibles. Le rôle du journaliste est donc capital en ce sens qu'il tenu non s de recueillir des informations dans le but de permettre une meilleure assistance médiatique des justiciables et de les préserver des dérives de la Justice. Bonne initiative si toutes les composantes de la société civile s'y mettaient pour un travail à l'unisson, en vue de consolider l'indépendance de la magistrature et préserver par la même les droits de l'Homme, afin de mettre fin à toutes les formes de corruption, d'abus et d'injustice qui n'ont de place dans la Tunisie postrévolutionnaire.