Limogeage de la secrétaire générale du ministère du Transport    Sotuver : Plus de 170 millions de dinars de chiffre d'affaires en 2023    Une grande crise électrique à prévoir en Egypte ?    Samsung Electronics face à sa première grève historique : Les travailleurs dénoncent la négligence    France – Assemblée Nationale: Un député brandit un drapeau palestinien exclu 15 jours    La blogueuse de Kasserine condamnée à deux mois de prison    Météo de ce mercredi    Démission d'une haute responsable américaine en désaccord avec la politique envers Gaza    Tunisie – Mise fin aux fonctions de la secrétaire générale du ministère des transports    Tunisie – Zaghouan : Inauguration d'une station d'assainissement modèle    Tunisie – Incendie de la fourrière de Bizerte : Arrestation d'un suspect    Kaïs Saïed, Chine, Instalingo… Les 5 infos de la journée    Roland Garros : Ons Jabeur affrontera la Colombienne Camila Osorio    Liberté académique et succès des mouvements étudiants pour la Palestine    Les températures dépassent les 52 degrés au Pakistan    Emission d'un mandat de dépôt contre l'avocat Samir Abdelli    Le Real Madrid sera le dernier club entraîné par Carlo Ancelotti    Changement d'horaire du derby de la capitale    Hyundai Tunisie reçoit le Label "Best PR" lors de la convention régionale de Hyundai MotorCompany à Jakarta    Crise du marché du bétail à Béja    Kaïs Saïed quitte la Tunisie, direction la Chine    Une coopération tuniso-suisse en matière de protection du climat lancée    Goethe-Institut Tunis lance la 3e édition de Ciné Jnina, des projections en plein air du 2 juin au 14 juillet    Mahdia : La garde maritime intercepte les migrants pour empêcher les naufrages    Au Palais de Carthage : Le Président de la République reçoit le journaliste palestinien Wael Dahdouh    Qui est Tarek Ben Salem, nouveau secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe    Enfin, la réouverture imminente du passage frontalier de Ras Jedir    Cristiano Ronaldo : Record de 35 buts en une saison    Mövenpick Hôtel du Lac Tunis : vernissage de l'exposition "Les Trésors Abyssaux" et nomination du nouveau directeur Eric Vittenet    « Récits d'Argile » à la chapelle Sainte-Monique -IHEC : 1.001 briques, la ville dans tous ses états    Dhikra Mohamed, ressuscitée en hologramme, le 6 juin au Théâtre de la ville de Tunis : Un spectacle qui promet de marquer les esprits    Journée de l'Afrique: Hommage à d'illustres figures    Golfe d'Hammamet: Une secousse tellurique d'une magnitude de 3 degrés    Artes propose la distribution d'un dividende de 0,4 dinar par action    Chèque sans provision : la présidence révèle les détails du projet de loi    Kaïs Saïed reçoit le journaliste palestinien Wael Dahdouh    Météo de ce mardi    Rencontre à Carthage : Focus sur la sécurité nationale et le respect des droits    Le gouvernement fixe de nouveaux avantages fiscaux pour le FCR    Mövenpick Hôtel du Lac Tunis : cocktail de nomination du nouveau General Manager Eric Vittenet    La situation de la FTF au coeur d'une rencontre entre Kamel Deguiche et une délégation de la Fifa    Wael Dahdouh accueilli à Tunis au siège du SNJT    Ons Jabeur se qualifie au second Tour de Roland Garros 2024    Ce que la Palestine apporte au monde : Une exposition de l'institut du monde arabe à l'IFT Tunis    Ligue des champions – L'EST n'a pas réussi à piéger Al Ahly au Caire : Conformément aux moyens !...    Ligue 2 – 23e journée : Sprint final entre la JSO et Jendouba    Festival de Cannes – La palme d'Or pour Anora de Sean Baker : Un palmarès surprenant    Tunis accueille l'exposition "Ce que la Palestine apporte au monde"    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les vétérans préviennent: attention au déficit d'avenir
Constitution tunisienne
Publié dans Le Temps le 31 - 03 - 2012

L'élaboration de la constitution tunisienne connaît un nouveau virage consécutif à l'adoption par le parti Ennahdha d'une position consensuelle défendant le maintien de l'article 1er de la Constitution de 1959 stipulant que la Tunisie est un Etat libre, sa religion est l'Islam, sa langue l'arabe et son régime la République.
Cette position à mettre à l'actif d'Ennahdha, a été défendue par un grand nombre de Tunisiens, d'intellectuels et de personnalités faisant partie de l'élite du pays, sans oublier la grande majorité des partis politiques représentés ou non au sein de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC). Une des prises de position qui a attiré l'attention des observateurs vient de Mustapha Filali qui a eu la chance, aux côtés d'Ahmed Ben Salah et Ahmed Mestiri, de vivre les deux époques contemporaines de la rédaction de la constitution de 1959 et l'actuelle.
Mustapha Filali, pense que le travail actuel de l'Assemblée Nationale Constituante ne part pas de rien. Il avait affirmé, dernièrement en substance que « Nous avons des références héritées dans la culture politique durant près de 150 ans. Il faut tirer les leçons des erreurs de notre génération qui a omis de s'inspirer de la Constitution de 1861 et avait penché pour un réalisme conjoncturel. Il y avait un déficit d'avenir ». Il considère que cette position démissionnaire fait la différence entre sa génération et la génération actuelle des bâtisseurs de la Révolution. L'adhésion des jeunes de La Kasbah, Sidi Bouzid et Kasserine aux valeurs de Dignité, Liberté et Justice est une preuve de rationalité et de confiance en soi et en l'avenir.
Les difficultés de la période transitoire ne sont pas occultées par Mustapha Filali. Il reconnaît que faire tomber un régime est plus facile que de bâtir un autre. L'unité constatée lors de l'abolition de l'ancien système, cède la place aux divergences lors du choix du système alternatif à mettre en place. « Notre peuple passe par ce difficile obstacle. Les forces politiques à l'intérieur et à l'extérieur de l'ANC, s'enlisent dans de grandes divergences dans les choix méthodologiques pour l'élaboration de la Constitution. », dit-il. Les questions de l'identité de l'Etat, des références culturelles de la société, la place de la Chariâa, ont suscité des discussions parfois enflammées.
Le choix du régime politique, présidentiel ou parlementaire, les mécanismes d'équilibre entre les pouvoirs et leurs limitations sont aussi des points de divergences. Mustapha Filali, rappelle que la Constitution de 1861 avait résolu certaines de ces questions. Le chef du pouvoir exécutif (le Roi) était responsable devant le pouvoir législatif (le Grand Conseil) et il perdait sa légitimité s'il ne se conformait pas à la Constitution. Ses décisions ne devenaient exécutoires que si elles gagnaient l'adhésion de la majorité des membres du Grand Conseil.
Concernant la référence à la Chariâa dans l'élaboration des lois, Mustapha Filali fait la distinction entre le contenu de la Chariâa et l'environnement politique et culturel actuel. Chaque Etat a son identité. La Constitution tunisienne de 1959 avait tranché la question de l'identité, puisque l'Islam est la religion de l'Etat et l'arabe sa langue. C'est un débat ancien qui remonte à la première génération de l'Etat musulman. Les fondamentalistes reconnaissent que plusieurs intérêts des êtres humains n'ont pas été définis par un texte clair. Les exégètes affirment que les intérêts des êtres humains varient selon les conditions sociales, culturelles et économiques de la société. « Al Ijtihad est appelé à préciser ces centres d'intérêt ». Ce sont des écueils à éviter par les membres de l'Assemblée Nationale Constituante dans le traitement de la question de la place de la Chariâa comme source fondamentale pour l'élaboration des lois. Deux aspects politiques doivent être pris en compte. Le premier est la compréhension des citoyens dans toutes leurs composantes sociales, intellectuelles de l'application de la Chariâa. Son contenu se limite-t-il à la lapidation de l'adlérienne, ou à couper la main du voleur ? Le deuxième aspect concerne le degré d'acceptation de ce projet sans créer des divisions et une guerre de religion difficile à éviter.
Le message de Mustapha Filali a été bien saisi. La Chariâa ne sera pas une source fondamentale de la législation dans la prochaine Constitution. L'article 1er de la Constitution de 1959 sera maintenu.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.