Le militant de gauche et écrivain Gilbert Naccache a annoncé, dimanche, qu'il va porter plainte contre les salafistes qui ont appelé au meurtre des Juifs et scandé des slogans antisémites lors d'une manifestation organisée par des salafistes le 25 mars à Tunis.«Je me décide, pour la première fois de ma vie à porter plainte devant la justice tunisienne contre les individus qui, sur l'avenue Bourguiba, ont appelé, le dimanche 25 mars, à l'assassinat des Juifs. J'ai déjà été l'objet d'une agression raciste en 2000, mais je n'avais pas voulu porter l'affaire devant les tribunaux, estimant qu'il s'agissait de jeunes inconscients trompés par une propagande venue de l'étranger. Rien de semblable aujourd'hui : il s'agit d'un mouvement politique qui fait de l'antisémitisme et de l'appel au meurtre des Juifs un de ses modes de propagande habituels. Il s'était déjà pareillement illustré, voilà plus de deux mois à l'aéroport de Tunis-Carthage, et le gouvernement n'a rien fait pour prendre les mesures légales appropriées », précise M. Naccache dans un communiqué rendu public dimanche. Et d'ajouter : « aujourd'hui encore, une semaine après les faits, on ne voit toujours pas de suite pénale à ces agissements, non seulement inadmissibles, mais tout simplement illégaux : qu'un gouvernement puisse tolérer des appels à la haine raciale et au meurtre sans réagir vigoureusement dépasse l'entendement. On le voit certes menacer, mais nul doute qu'un journaliste qui publie une photo jugée indécente se retrouve en prison dans les 24 heures, alors que ces excités… » Ancien membre actif du groupe de gauche «Perspectives» emprisonné sous le règne de Bourguiba, l'auteur du roman carcéral «Cristal» précise, par ailleurs, qu'il va porter plainte « en tant que Juif tunisien solidaire en cela de tous les Juifs, et aussi de tous les Tunisien(ne)s non juifs(ves) qui se sentent trahis par de tels comportements ». M. Naccache souligne, d'autre part, qu'il a chargé Me Bochra Belhaj H'mida, « dont l'engagement antiraciste ne s'est jamais démenti » de le représenter dans cette affaire. A noter que le gouvernement s'est contenté de dénoncer « des slogans » antisémites. Dans une interview parue trois jours après l'incident sur les colonnes d'un journal de la place le Premier ministre Hamadi Jebali a condamné fermement « des slogans antisémites atteinte à l'Islam et à la Tunisie» alors que le ministère des Affaires religieuses a dénoncé, dans un communiqué, les « appels à combattre les juifs », en les qualifiant d' «actes isolés». Walid KHEFIFI mikadin tounsi et demi landoulsi tutu de france daassi