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Ennahdha a-t-il perdu le contrôle de ses troupes?
Slogans anti-juifs scandés lors de l'accueil d'Ismaïl Haniyeh à l'aéroport de Tunis Carthage
Publié dans Le Temps le 08 - 01 - 2012

Des dizaines de jeunes ont scandé des slogans anti-juifs lors de l'accueil du Chef du gouvernement du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, jeudi à l'aéroport international de Tunis Carthage.
Keffiehs autour du cou et drapeaux palestiniens à la main, ces jeunes ont laissé éclater leur haine des Juifs en scandant avec ferveur les slogans «Tuer les juifs est un devoir», «virer les juifs est un devoir». Ils faisaient partie des quelque 2000 personnes qui ont accueilli le secrétaire général du mouvement Hamas, lequel effectue une visite de cinq jours en Tunisie, à l'invitation des nouvelles autorités tunisiennes.
En présence de plusieurs responsables islamistes tunisiens, dont le Premier ministre Hamadi Jebali et le leader du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, ces jeunes, dont certains agitaient des drapeaux portant l'emblème du parti islamiste Ennahdha, ont également promis la libération de la Palestine en scandant «avec notre âme et notre sang nous libérerons la Palestine». La scène appelant au meurtre des juifs, qui a aussitôt été publiée et propagée sur Internet, est d'autant plus ahurissante que les manifestants ayant voulu exprimer leur désaccord avec la politique du gouvernement de droite d'Israël semblent s'être trompés de cible. L'amalgame entre Juifs et Israéliens extrémistes était manifeste.
Les slogans anti-juifs proférés par ces jeunes islamistes zélés n'ont pas manqué de susciter l'ire de la communauté juive et des milieux laïcs tunisiens. «Je suis écœuré par cet amalgame entre les juifs tunisiens et les israéliens extrémistes. C'est comme si on confond notre propre maison avec la maison des voisins qui se trouve à des milliers de kilomètres», s'offusque Gilles-Jacob Lellouche, membre de la communauté juive tunisienne et fondateur de l'association culturelle « Dar Edhekra » (Maison de la mémoire), qui œuvre pour la sauvegarde du patrimoine judéo- tunisien. Et d'ajouter : «Ce qui me fait le plus mal, c'est le silence assourdissant de la classe publique sur cette dérive raciste ».
Garantir les droits des minorités
Gilles-Jacob Lellouche, qui avait présenté sa candidature aux élections de l'Assemblée constituante sous les couleurs de l'Union populaire Républicaine (UPR), estime que le mouvement islamiste Ennahdha est appelé à condamner ces tentations antisémites pour prouver ses multiples professions de foi démocratiques et ses incessantes déclarations relatives au respect des droits des minorités religieuses en Tunisie. «Dénoncer les agissements de ces fondamentalistes est la moindre des choses. Ennahdha est non seulement appelée à encadrer ses troupes, mais aussi à promulguer des lois qui protègent les droits des minorités religieuses et interdisent tous genres de débordements afin de traduire dans les faits ses discours prônant la tolérance», clame-t-il. Même son de cloche chez Hamadi Redissi, juriste et professeur de sciences politiques à la Faculté de droit et de sciences politiques de Tunis: «je demande à Ennahdha de dénoncer ses propres troupes et de faire le ménage dans ses structures. Les banderoles portant l'emblème d'Ennahdha agitées à l'aéroport de Tunis Carthage ne laissent aucun doute sur l'identité des auteurs des slogans antisémites». Et de renchérir : «dans un Etat de droit, les appels au meurtre et à la haine raciale constituent des faits répressibles par la loi».
Spécialiste de la question de l'adéquation entre l'islam et les valeurs démocratiques, M. Rédissi note que le mouvement Ennahdha peine à passer d'un mouvement idéologique à un mouvement politique. «Ennahdha est aujourd'hui à la croisée des chemins. Elle a du mal à reconvertir son fond de commerce idéologique en monnaie politique. Ses dirigeants disent toujours la chose et son contraire. A Tunis, ils s'étaient attachés à l'inscription du refus de toute normalisation avec Israël dans le projet de pacte républicain présenté aux discussions au sein de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution. A Washington, ils ont déclaré que la future Constitution ne doit pas contenir un article incriminant la normalisation avec l'Etat Hébreu», précise-t-il.
Ailes radicales incontrôlables ?
Pour sa part, Mathieu Guidère, professeur d'islamologie à l'université Toulouse et spécialiste des mouvements radicaux, estime qu'un grand fossé sépare la direction et la base du principal parti islamiste en Tunisie. «L'élite d'Ennahdha, plus éclairée, a du mal à contrôler la base populaire et les ailes plus radicales qui exigent plus de rigorisme», note-t-il.
Selon lui, cela s'est déjà produit durant la décennie 80-90 quand les plus radicaux d'Ennahdha ont fait régner un climat de peur dans la société tunisienne en militant violemment pour l'application de la loi islamique.
Du côté du mouvement Ennahdha, on tient à minimiser l'incident antisémite qui s'est produit à l'aéroport de Tunis Carthage en le présentant comme un « cas isolé qui n'engage pas le parti» (voir Encadré Ajmi Lourimi).
Les dirigeants d'Ennahdha tiennent également à rappeler que leur parti a assuré récemment que les membres de la communauté juive de Tunisie sont des « citoyens à part entière » et dénoncé les propos du vice-premier ministre israélien Silvan Shalom , qui avait appelé la communauté juive établie en Tunisie à s'installer en Israël . «Les membres de la communauté juive de Tunisie sont des citoyens à part entière disposant de la plénitude de leurs droits et de leurs devoirs », avait, en effet, souligné un communiqué d'Ennahdha publié le 10 décembre, quelques jours après l'appel lancé par Silvan Shalom.
Le 19 décembre, c'était au tour du Président de la République Moncef Marzouki de rassurer les quelque 2000 Tunisiens de confession juive. Lors d'une entrevue avec le grand Rabbin de Tunisie, Haïm Bittan, Marzouki a notamment invité les Juifs ayant résidé en Tunisie à y revenir.
Dans les milieux laïcs tunisiens, on estime, toutefois, qu'il ne faut en aucun cas minimiser l'incident antisémite de l'aéroport de Tunis Carthage même s'il constitue un acte isolé. «Le gouvernement est responsable des slogans scandés lors de l'accueil d'Ismaïl Haniyeh», tranche Néziha Rejiba, alias Om Zied, membre du Congrès pour la République (CPR), estimant que la tentation antisémite risque de devenir une tendance lourde au sein de la société tunisienne si elle est banalisée. Walid KHEFIFI.

Ajmi Lourimi, membre du Bureau politique d'Ennahdha : «Un acte isolé aux antipodes des positions d'Ennahdha et du gouvernement»
«Les slogans anti-juifs scandés, jeudi, à l'aéroport de Tunis Carthage constituent un acte isolé qui ne traduit ni les positions du mouvement Ennahdha, ni celles du gouvernement tunisien. Les personnes qui ont accueilli Ismaïl Haniyeh n'étaient pas exclusivement des militants d'Ennahdha. Et pour un évènement pareil, on ne peut pas interdire les gens portant d'autres idées ou idéologies d'assister aux côtés de nos militants. Des sympathisants d'Ennahdha ont même empêché un jeune de faire flotter un drapeau noir emblématique d'un autre parti. Et puis comment peut-on demander à un gouvernement qui ne peut pas interdire des manifestations qui lui sont hostiles en vertu du nouveau climat des libertés qui règne dans le pays d'interdire aux gens d'assister à l'accueil du dirigeant d'un pays frère ou de scander tel ou tel slogan ?
Ennahdha, qui croit à la cohabitation entre les différentes religions et respecte la liberté du culte, dénonce ces slogans anti-juifs émanant d'une minorité qui ne représente rien dans la société tunisienne.
Contrairement à ce que pensent certains intellectuels, Ennahdha contrôle pleinement sa base, mais il faut garder à l'esprit que les niveaux de conscience politique ne sont pas identiques auprès des militants et sympathisants d'un même parti. Globalement, il ne faut pas tenter de donner une grande importance à cet incident ou en faire un épouvantail».
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