Des signes d'embellie semblent se dessiner dans le ciel du tourisme tunisien. Il est, certes, trop tôt de pavoiser et de croire que la relance est acquise et que le secteur sinistré retrouvera bientôt sa vitesse de croisière, mais les chiffres du premier trimestre 2012 sont, quand même, porteurs d'optimisme et augurent d'une reprise dont la consolidation est tributaire de plusieurs facteurs directement en rapport avec les futures stratégies de l'administration, le professionnalisme des hommes du métier, leurs performances et leur esprit inventif ainsi qu'avec le climat général dans le pays aussi bien politique, social, culturel ou environnemental. Tout le monde sait que le tourisme en Tunisie souffre depuis belle lurette de maux endémiques et d'ordre structurel. L'Etat, avant la Révolution, ayant échoué à engager des réformes adéquates et à trouver les solutions radicales à des problèmes, tel l'endettement, qui ont miné le secteur, tiré vers le bas ses qualités de services et terni son image. La crise économique mondiale et des perturbations politiques et sociales post-révolution n'ont fait qu'aggraver les choses et plonger ce secteur névralgique de l'économie tunisienne dans un marasme inquiétant. Les gouvernements successifs après la Révolution ont prospecté, chacun, selon ses propres méthodes, les pistes menant au sauvetage, mais ce n'était pas possible dans un climat délétère où prévalait la violence et où prédominait l'insécurité. On n'insistera jamais assez sur cette question car la sécurité est la condition sine qua non de la venue des touristes dans notre pays. Même si les pays démocratiques montrent une prédisposition à nous aider dans la réussite de notre Révolution, la sécurité de leurs concitoyens restera leur préoccupation majeure. Et puis, les touristes veulent passer leurs vacances dans un pays propre et chez un peuple accueillant et hospitalier. Or, qu'est-ce qu'on constate, aujourd'hui, en Tunisie, une dégradation accentuée de l'environnement et un peuple qui a perdu le sourire. D'où la crainte que cette embellie ne soit que de courte durée et que l'espoir suscité chez des millions de familles, se nourrissant du tourisme ne soit qu'un mirage sans lendemain. Lotfi OUENNICHE Daoud daassi