Quel rôle doivent jouer les médias dans cette étape cruciale de l'Histoire de la Tunisie et quel sera son poids dans la réussite de la transition démocratique ? Deux questions d'une importance primordiale, vu la place névralgique du secteur de l'information au sein de la société en tant que catalyseur de ses aspirations, porte-voix de ses attentes et ses préoccupations et reflet de la réalité de son quotidien. Le secteur de l'information est, aujourd'hui, au cœur d'un débat passionné. Il s'agit de diagnostiquer les maux qui l'accablent et de proposer les remèdes lui permettant d'accompagner judicieusement les mutations qui s'opèrent et l'avenir démocratique naissant dans un esprit de responsabilité, d'impartialité et de respect de l'éthique et de la déontologie du métier. Il s'agit, également, de lui fournir les moyens et les mécanismes nécessaires à son inévitable métamorphose pour qu'il mène à bien sa noble mission et participe efficacement à l'instauration d'une démocratie réelle basée sur le respect des Droits de l'Homme, la garantie des libertés et l'alternance du pouvoir. Il n'est pas difficile, aujourd'hui, d'accabler l'information de tous les maux et d'accuser les journalistes d'avoir contribué à la lente mort clinique du secteur. Mais, il n'est pas difficile de constater qu'ils sont les premières victimes des pratiques de la dictature pour avoir été muselés et mis sous tutelle, durant plus d'un demi-siècle, à des fins servant de sordides intérêts. La Révolution a libéré tout un peuple. Les journalistes sont les premiers à en bénéficier. Le climat démocratique qui y règne aiguise leur sens de la responsabilité et du devoir à participer efficacement pour la concrétisation des espoirs du peuple. A condition qu'ils ne soient pas constamment mis à l'index ou soupçonnés de « partialité » chaque fois qu'ils disent la vérité. Lotfi OUENNICHE