Le terme de forces occultes agissant dans l'ombre revient sur toutes les lèvres. Pour expliquer l'état délétère qui prévaut dans le pays, on désigne presque instinctivement ces hommes obscurs, dont personne ne connaît ni l'identité, ni la nature, ni l'origine, et qu'on accable de tous les maux dont souffre le pays dans cette phase transitoire. Dans l'arène politique post-Révolution et à l'approche des échéances électorales cruciales, les protagonistes, affûtent leurs armes, affichent leurs ambitions et usent, chacun, à sa manière, de toutes sortes de tactique, légale comme subversive, pour se positionner sur la scène et gagner une place au soleil. Ainsi, on assiste de plus en plus à une lutte sans merci et à une confrontation à couteaux tirés, où tous les coups sont permis et où les accusations à peine voilées, sont la devise. On ne sait plus qui accuse qui et qui veut la peau de qui. Dans ce jeu subtil et périlleux de rivalité hargneuse, les intérêts suprêmes du pays sont sacrifiés au détriment d'ambitions politiques partisanes. On oublie dans ces conditions que le pays n'est plus en mesure de supporter le prolongement de l'instabilité, de l'insécurité et du marasme économique. Tous les acteurs de la classe politique doivent comprendre que le peuple finira par manifester son ras-le-bol et demander des comptes à tous ceux qui fuient leur responsabilité, en se cachant derrière des prétextes futiles et dérisoires.