Par Kamel Zouiten, Diplomate à la retraite. Indépendant Le Chef du Gouvernement actuel a révélé à la presse les axes essentiels du programme englobant les politiques socio-économiques du pays et les mesures urgentes pour l'année 2012. Parmi les priorités, la 6ème intéresse la justice transitionnelle et le dossier sur la corruption. C'est à ce dernier dossier que je réserve mes propos adressés principalement à ceux qui veillent au fonctionnement de la justice, la corruption représentant un fléau social qu'il faut combattre. Ce phénomène a eu le temps au cours des décennies écoulées de s'ériger en système incontournable dont les victimes, pas toujours consentantes, subissaient diverses malversations : trafic d'influence, menaces, exactions détournements etc… Ces agissements répréhensifs n'étaient que rarement sanctionnés et ce, à défaut de preuves de ces infractions et de leurs constations dans les règles fixées par la procédure pénale et surtout quand il s'agissait du fonctionnement des juridictions et de la manière dont les jugements sont rendus et exécutés. Le sentiment d'injustice subie et la détérioration de l'image de justice ont peut-être été à la base des attaques voir la destruction de certains sièges des tribunaux partout dans le pays par des mécontents de tous bords. En effet, les services rendus par l'administration judiciaire sont en deçà des attentes des citoyens. Les relations sont caractérisées souvent par l'appréhension voir de la méfiance. Elle est loin l'époque où le Tunisien s'empressait de rendre service à son prochain gratuitement. Quoiqu'il existe encore et DIEU merci des honnêtes gens mais ils ne peuvent à eux seuls endiguer ce fléau. Des études analytiques sur la corruption établiront peut-être des liens avec les changements socio-économiques dans les pays en voie de développement et qui suscitent des formes de criminalité peu fréquemment enregistrées dans le passé. Un programme de lutte contre la corruption permettrait une évolution sociale ordonnée sans laquelle il n'est pas de société stable. Les dispositions et les mesures à prendre aux plans préventifs et répressifs doivent absolument avoir l'adhésion des concernés que sont les fonctionnaires de justice qui ont la responsabilité morale, religieuse et de droit d'agir dans le respect des Lois et des procédures et sans complaisance, tous les citoyens étant égaux devant la Loi. L'intime conviction du Juge est un cas de conscience qui risque de bien perturber son sommeil, aujourd'hui qu'il est libéré des contraintes et des directives, son souci majeur devrait être d'appliquer la Loi et d'avoir le sens de l'équité. Je vous en conjure, Messieurs les Magistrats, les Avocats, les Auxiliaires de justice et j'insiste à souligner votre rôle majeur et de « locomotive » dans les efforts du pays pour l'aider à s'en sortir et à relever les défis en cette période de transition afin de réaliser les objectifs de la révolution. Tout citoyen digne et libre aspire aujourd'hui à être protégé contre le cancer de la corruption.