Ils étaient 4000 à 5000 manifestants à prendre part à la marche du 9 avril organisée par les forces démocratiques de la région. Pendant plus de cinq heures, Jeunes, adultes, hommes et femmes ont défilé côte à côte oubliant leur appartenance politique et idéologique unis et soudés ont brandi leurs pancartes et entonné leurs slogans dans une atmosphère bon enfant. L'avenue Habib Bourguiba, symbole de la révolution était noire de monde, avec de surcroît une présence très discrète d'un cordon de sécurité composé d'agents portant des gilets et une casquette orange. Certains manifestants ont déclaré que cette marche est destinée principalement à couper court à tout ce qui est susceptible d'infléchir son élan et à réaffirmer de vive voix des revendications pour qu'elles ne soient pas reléguées aux calendes grecques. Cette manifestation de Hammamet a reflété un haut degré de maturité et d'esprit de responsabilité des participants qui sont sortis pour réclamer de manière pacifique et civilisée leurs revendications et doléances. Beaucoup de slogans appelaient à la liberté, à la tolérance, à la lutte contre l'extrémisme, à la liberté de la femme. D'autres avaient directement trait au tourisme et à la consolidation de ce secteur dans le pays. Des jeunes et même des enfants scandaient des slogans allant de pour une “plus grande justice sociale” à “Vive le peuple”, en passant par “RCD dégage” et “non au cumul du pouvoir ”. Nos revendications sont légitimes et elles n'ont pas varié: une démocratie et une plus grande justice sociale», avoue Samir un jeune cadre.»Nous voulons plus de liberté et de justice sociale» ajoute Henda. Tout au long de cette marche à laquelle ont pris part des acteurs politiques, des militants des droits de l'Homme, des syndicalistes, des représentants de la société civile, les participants ont également brandi des banderoles appelant à l'élaboration d'une constitution démocratique et civile. Ils ont aussi appelé à une réforme des secteurs de la justice et des médias, à même de répondre aux aspirations de toutes les composantes sociales, culturelles et intellectuelles du peuple. Ils ont également plaidé pour une amélioration des conditions de vie des couches démunies et à examiner avec sérieux le dossier des martyrs. Dans le cortège, beaucoup d'hommes, mais aussi des femmes qui venaient entendre leurs voix, des facebookistes avec leurs appareils photos, des sans-opinion-fixe. Tous agitaient le drapeau national. Le cortège s'acheva à la place de la révolution qui était pétillante, bouillonnante, pleine de cette effervescence rageuse de cette société civile qui bougeait et qui a son mot à dire dans cette transition démocratique