Le Conseil des ministres s'est réuni, ce mercredi 11 avril 2012, au palais du gouvernement à la Kasbah. A l'issue de la réunion, Samir Dilou, ministre des droits de l'homme et porte parole du gouvernement, a indiqué que le Conseil des ministres s'est penché sur les évènements enregistrés, lundi 9 avril, à l'avenue Habib Bourguiba, dans la Capitale Tunis, à l'occasion de la célébration de la fête des martyrs, et il a décidé d'apporter des réajustements à la décision du ministre de l'intérieur en date du 28 mars 2012, relative à l'interdiction provisoire des manifestations et des marches dans l'avenue Habib Bourguiba à Tunis, et ce dans le sens d'autoriser, de nouveau, l'organisation de manifestations pacifiques dans l'avenue Habib Bourguiba à Tunis, en respectant certaines exigences et conditions bien définies. Ainsi, les manifestations et les marches pacifiques seront permises, à l'avenir, dans l'avenue Habib Bourguiba, à Tunis, sous certaines conditions et exigences. Ali Larayedh, ministre de l'intérieur, a passé en revue ces exigences et ces conditions, soulignant que le gouvernement les a adoptées, dans le but d'organiser la liberté d'expression et de manifestation , et non pas dans le but de la lier, comme il est d'usage dans les pays démocratiques développés. Ces exigences concernent l'attachement au caractère pacifique des manifestations et des marches et le rejet de toutes les formes de violence lors de leur déroulement. La partie qui organise s'engage à veiller au respect de cet aspect et est responsable des éventuels débordements et dérapages qui pourraient se produire et dégénérer en actes de violence. Toutefois, le ministère de l'intérieur reste, de son côté, garant de la protection de la liberté des citoyens, de leur sécurité et de leur tranquillité, face aux dépassements qui pourraient se produire. La deuxième condition a trait au respect de l'arrangement et de l'alternance dans l'organisation des manifestations à l'avenue signalée, de manière à éviter le chevauchement entre les manifestations et leur organisation en même temps, outre l'obligation d'informer à l'avance le ministère de l'intérieur de ces manifestations. Le ministre de l'intérieur a noté que l'avenue est la propriété de tout le monde, qu'il s'agisse de simples passants, de visiteurs ou de commerçants et tout le monde est en droit de profiter de l'espace qu'elle offre, selon leurs besoins et les exigences de la loi. Mais, selon le ministre, cet aspect n'est pas souvent respecté, à cause de la multiplicité des appels aux manifestations anarchiques, notamment par le biais des réseaux électroniques sociaux, comme le Facebook. La troisième condition intéresse le respect de l'itinéraire et de l'heure. Le ministre de l'intérieur a annoncé que de nouveaux caméras et vidéos de surveillance seront installés dans l'avenue signalée afin d'enregistrer les manifestations qui s'y déroulement, à l'avenir, ce qui permettra de recourir à ces enregistrements vidéo, le cas échéant, en vue de savoir toute la vérité sur ce qui s'était réellement passé, et éviter les échanges d'accusations infondées entre les uns et les autres à propos des débordements accompagnant les manifestations. Il a estimé que ces équipements sont de nature à inciter les gens à davantage de retenue et de respect de la loi, exhortant les partis politiques, les organisations, les associations ainsi que les élites intellectuelles, les travailleurs, les agriculteurs, les étudiants et toutes les franges du peuple tunisien à veiller à exercer leurs droits dans un esprit civilisationnel évolué digne de l'envergure historique de la Révolution tunisienne. Le Conseil des ministres a convenu , à cet égard, de constituer une commission indépendante chargée de faire toute la lumière sur les évènements enregistrés à l'avenue Habib Bourguiba, à Tunis, lundi 9 avril et de déterminer les responsabilités des diverses parties. Le Conseil des ministres a exprimé sa condamnation de tous les actes de violence qui avaient émaillés ces évènements. D'un autre côté, le Conseil des ministres a examiné, à cette occasion, les conditions entourant le déroulement des négociations sociales avec l'Union général tunisienne du travail, à la lumière d'un rapport présenté par le ministre des affaires sociales, recommandant de poursuivre ces négociations, dans le cadre de la compréhension et de la complémentarité positives entre les différentes parties.