Barbizon, petite commune qui a accueilli les peintres Corot, Millet, Rousseau et bien d'autres où la mise en… Seine et Marne m'interpelle. T'balbizon, petites histoires communes qui relient plusieurs artistes entres eux où de cette mise en scène verbale et picturale émane une liberté impulsive. Il y a du t'balbiz dans l'air ; est-il l'essence même qui aiguise les sens ? Cette onomatopée n'est-elle pas à la base de tous ces mouvements que l'on nomme action painting, dripping, art conceptuel ou pop'art et qui ont coloré les pages de nos calendriers ? L'important dans tout cela est de peindre et non point… feindre. «Je ne cherche pas, je trouve » disait Picasso, tout comme Cy Twonbly (1928) a trouvé ses graffitis, comme Jackson Pollock (1879-1940) ses « égouttages », Barnett Newman (1905-1970) ses « zips », Alberto Burri (1915-1995) sa toile brute et Jean Michel Basquiat (1960-1988) sa culture hip-hop. Le group'expo semble appuyer la pensée de Georg Baselitz (1938) : « le peintre montre ses tableaux comme un régal pour les yeux ». Certes, passer de la forme à l'informel, du figuratif à l'abstrait, de l'objectif au non-objectif n'est pas une mince affaire, on pourrait se référer à Tristan Tzara qui a publié en 1918 son « manifeste dada » où l'idée première était de faire table rase du passé, mais, « le passé n'est-il pas cette terre étrangère où on y fait les choses autrement qu'ici »? Les œuvres sur les cimaises semblent dévoiler la sensation de la Présence comme cette sensation que j'ai eue en lisant Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll (1832-1898) : « …il m'était souvent arrivé de voir un chat sans sourire ; mais ce sourire de chat sans chat ! C'est bien la chose la plus curieuse que j'ai contemplée dans ma vie !... » Dans cet univers de contemplation où l'on suggère les rythmes et ses sons muets, où l'on effleure par la raison, certaines réalités inaccessibles et où la parole ne joue plus son rôle médiateur, une porte s'ouvre : la porte du rêve. L'exposition qui réunit Héla Ben Dhiaf Benouda et Houda Mufti sera jusqu'au 25 avril 2012 à la galerie d'art Le Damier Sylvain Monteleone (Artiste plasticien)