Une fois l'an, le 3 mai la journée mondiale de la liberté de la presse représente l'occasion propice permettant de mettre en relief les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d'évaluer le degré de respect de cette liberté à travers le monde, de défendre l'indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont sacrifié leur vie dans l'exercice de leur métier. Pour la première fois, l'UNESCO va organiser cette année, une conférence internationale à ce sujet en Tunisie. Une première pour les pays arabes et africains. La célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, s'étalera du 3 au 5 mai à Tunis. Amor Nekhili, rappellera que « jusque -là la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse se faisait en cachette et se passait en silence en Tunisie ». Mehdi Ben Chelah notera que « l'UNESCO a choisi la Tunisie pour célébrer la journée mondiale de la liberté de la presse, en signe de reconnaissance et d'hommage au caractère pionnier de la Révolution tunisienne dans le monde arabe ». Plus de 300 experts internationaux sont attendus. Plus de 570 personnalités se sont inscrites pour participer aux travaux de cette rencontre internationale. Le premier jour, une cérémonie de remise du prix mondial de la liberté de la presse sera organisée au palais de Carthage, sous la présidence de Moncef Marzouki, président provisoire et Mme Irina Bokova Directrice Générale de l'UNESCO. Ce prix sera décerné cette année au journaliste azerbaïdjanais et militant des Droits de l'Homme Eynulla Fatullayev. Le lendemain, la Directrice générale inaugurera une conférence internationale sur le thème « Les nouvelles voix : la liberté des médias a le pouvoir de transformer les sociétés ». Plusieurs débats animeront ces journées. Le premier thème : « La liberté de la presse et son rôle dans le changement des sociétés : nouvelles voix, jeunesse et médias sociaux », mettra en relief le rôle joué par les médias sociaux dans la diffusion de la culture de la liberté d'expression, à l'instar du cas tunisien où les images et les informations sur le déroulement des protestations avaient été transmises pour être propagées partout à travers le monde par le biais des réseaux sociaux. Le deuxième thème qui sera débattu lors de ces journées concerne la réorganisation du paysage médiatique dans les pays en phase de transition. Les changements auxquels sont confrontés les médias détenus par l'Etat seront débattus. Comment vont-ils devenir des médias de service public qui « se conforment à des normes journalistiques élevées dans un contexte d'autorégulation ». Une séance plénière spéciale sera consacrée à la Tunisie. Elle examinera la voie à suivre par les médias tunisiens. Fahem Boukkadous, Directeur du Centre tunisien pour la liberté de la presse et Abdelkrim Hizaoui, Directeur du Centre africain de perfectionnement des journalistes et des communicateurs, participeront à cette séance. Pour la première fois des évènements parallèles seront organisés par des partenaires de l'UNESCO et débattront, entre autres, de la réforme des médias, la sécurité des journalistes… Des sommités internationales sont attendues, comme le prix Nobel de la Paix 2011, Franc Larroue, Omar Ben Houchet, Rachid Arab, Abdelghaffar Jamel… Un journal va être conçu par des jeunes journalistes venant de plusieurs pays ainsi que des jeunes journalistes de l'Institut de Presse et des Sciences de l'Information (IPSI). C'est une occasion pour les jeunes journalistes de se confronter à une conférence internationale. Amor Nekhili dira qu'il a été agréablement surpris de voir que « l'IPSI, la Presse, la Radio tunisienne, et la Télévision ont compris que cette opportunité est très importante à saisir ». La cérémonie de remise du Prix mondial de la liberté de la presse sera retransmise à la télévision. Des experts participeront à un débat après le Journal télévisé de 20H. Rappelons que le Prix mondial de la liberté de la presse avait été créé en 1997 par le Conseil exécutif de l'UNESCO. Il est destiné à distinguer une personne, une organisation ou une institution qui a contribué d'une manière notable à la défense et à la promotion de la liberté de la presse. Le journaliste Eynulla Fatullayev, désigné cette année, âgé de 35 ans est l'ancien rédacteur en chef et fondateur d'un hebdomadaire populaire indépendant en langue russe et d'un quotidien en langue azérie. Il a été emprisonné en 2007 et libéré l'année dernière à la faveur d'une grâce présidentielle. Il a créé en juillet 2011, une organisation non gouvernementale de défense des droits de l'homme.