• L'organisation de l'instance onusienne de sa conférence annuelle sur la liberté de la presse à Tunis est porteuse d'espoir mais aussi de responsabilités pour la Tunisie, porte-flambeau de la révolution dans le monde arabe «La liberté de la presse, un vecteur de transformation des sociétés», tel est le thème de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse internationale tenue par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), en une première arabe, à Tunis du 3 au 5 mai. «Cette année, nous avons choisi la Tunisie car elle a été à l'origine de tout un air de révolution et de changements dans les pays arabes. Cette conférence servira de plate-forme en matière de liberté de presse puisqu'elle ouvrira un débat sur plusieurs volets concernant ce sujet. C'est une première qu'on célèbre cette journée dans un pays arabe et avec un tel nombre de partenaires», a indiqué, hier lors d'une conférence de presse, le chef de bureau de l'Unesco à Tunis, Mehdi Benchelah. Il a affirmé qu'une telle conférence pourra influencer l'état de la liberté de la presse durant les années à venir, entre autres à travers l'élaboration d'une déclaration finale. M. Benchelah a précisé que le programme de ces célébrations onusiennes comporteront des tables rondes autour de plusieurs thèmes dont notamment la sécurité des journalistes lors de l'exercice de leur profession et le rôle des médias dans les pays en phase de transition démocratique. Selon lui, cette manifestation est organisée par l'Unesco en collaboration avec le gouvernement tunisien ainsi que plusieurs organisations tunisiennes et étrangères. En marge de cette célébration et comme à l'accoutumée, l'on procèdera à décerner le Prix mondial de la liberté de la presse Unesco/Guillermo Cano, dans sa version 2012. Ce prix est destiné à distinguer une personne, une organisation ou une institution qui a contribué notablement à la défense et/ou à la promotion de la liberté de la presse, notamment si elle a pris des risques pour cela. Contre l'agression, pour le développement «Nous appelons tous les pays, dont la Tunisie, gouvernements, associations... à encourager et développer des initiatives en faveur de la liberté de la presse. La partie tunisienne a vraiment compris l'enjeu que porte l'organisation de cette Journée mondiale de la liberté de la presse sur son sol. Une occasion à saisir certainement pour garder l'espoir en un avenir meilleur des médias. En tant que Nations unies, nous sommes contre toute agression contre le journaliste ou sa profession, ce qui sera débattu dans la conférence internationale que nous organisons», indique M. Amor Nekhili, directeur au Centre d'information des Nations unies à Tunis. Pour sa part, M. Lotfi Madani, chargé de la communication à la Banque africaine de développement, l'un des partenaires de l'Unesco sur cet événement mondial, a souligné l'importance de la liberté de la presse en tant qu'allié pour le développement. Il a ajouté : «La liberté de la presse est en quelque sorte le garant d'un développement accru car elle est la condition qui permet de rester vigilant. Elle oblige les gouvernements et les opérateurs économiques à rendre compte des placements des financements que des institutions, comme la nôtre, fournissent. Une presse solide, avisée et bien formée peut nous donner un meilleur feed-back des gens concernées par les projets de développement que nous finançons. Cela ci permet de rectifier des stratégies entières en matière de développement et c'est très important ». Les célébrations de Tunis seront ainsi l'occasion d'une grande conférence, qui portera, entre autres, sur les médias sociaux et les médias des jeunes, sur la sécurité des journalistes et des professionnels des médias, et sur les normes professionnelles et éthiques, notamment dans un contexte de transition vers une démocratie. Le rôle des législateurs et des hommes politiques dans la réglementation des médias et le développement de la radiodiffusion de service public, l'accès à l'information, la propriété des médias et la cartographie des médias numériques. Les organisateurs préconisent de lancer des sessions interactives dans le but d'engager un débat à une large échelle.