• Le parti accuse des salafistes et des jeunes «manipulés par un Imam radical du quartier» • Sami Feridhi, l'Imam mis à l'index, dément formellement Une soixantaine de personnes ont vandalisé, dimanche, le bureau local du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT) à la cité El Kabbaria, près de Tunis, a-t-on appris auprès du parti d'extrême gauche. «Un groupe composé d'une soixantaine d'individus a pris d'assaut le bureau du parti à la cité El Kabbaria. Ils ont ordonné à nos militants qui étaient en train de préparer la tenue d'un meeting de fermer le local et de quitter les lieux », précise Youssef Belhaj, l'un des membres du Bureau local du PCOT. Et d'ajouter : « à ce moment, j'ai décidé de me plaindre auprès du poste de police le plus proche. A mon retour, j'ai trouvé le local dans un état lamentable. Les assaillants ont défoncé la porte d'entrée avant de déchirer des documents, de détruire du matériel informatique et d'enlever l'enseigne portant le logo du parti qui était accroché à sa devanture ». M. Belhaj révèle également que les assaillants étaient essentiellement des jeunes déchaînés, dont certains arboraient des barbes fournies. «Il s'agissait de salafistes comme le laisse croire leurs barbes mais aussi leurs cris d'Allah Akbar (Dieu est grand). J'ai d'ailleurs appris qu'un Imam radical du quartier aurait estimé que la présence d'un parti prônant, selon lui, l'athéisme à El Kabbaria constitue un danger et appelé les habitants à faire dégager le PCOT de la cité ». L'Imam de la mosquée Malek Ibn Anas à El Kabbaria, Sami Feridhi, qui a été mis à l'index, a, cependant récusé les accusations des membres du PCOT. «Je démens formellement avoir incité des gens à saccager le local de ce parti. Je m'en remets à Dieu », a notamment déclaré cet imam diplômé de l'Université théologique Ezzeïtouna qui affirme prêcher « un Islam tunisien tolérant et modéré ». Walid KHEFIFI Révolté