Le Temps-Agences - Israël et les Palestiniens s'orientent vers des négociations sur le statut final de la Cisjordanie, sur la base d'un retrait de la plus grande partie de ce territoire occupé, après sept ans de blocage total. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas ont déjà commencé à parler de paix, mais encore en termes très généraux, tant le fossé est grand entre leurs positions et compte tenu de leur faiblesse au sein de leur opinion respective. Dans ce contexte, le numéro deux du gouvernement israélien, Haïm Ramon, a envisagé hier un retrait de la majeure partie de la Cisjordanie dans le cadre d'un accord de paix avec les Palestiniens. Le vice-Premier ministre, proche de M. Olmert, a estimé à la radio publique israélienne, qu'il était de l'intérêt d'Israël de "sortir de la majeure partie du territoire de la Judée-Samarie [Cisjordanie] tout en conservant les grands blocs d'implantations". "On ne doit pas s'obstiner à garder des territoires quand la poursuite de leur occupation menace notre existence nationale et porte atteinte à notre position dans le monde" a-t-il ajouté. Il a écarté un retrait "unilatéral" du type de celui effectué par l'Etat hébreu dans la bande de Gaza en septembre 2005, soulignant qu'à la "différence de ce qui s'était passé, Israël a aujourd'hui en face de lui des partenaires, en la personne du président [palestinien] Mahmoud Abbas et du Premier ministre Salam Fayyad". C'est la première fois depuis la constitution du gouvernement dirigé par Ehud Olmert, en mai 2006, qu'un ministre de premier plan se prononce publiquement sur un tel retrait. Selon le quotidien Haaretz, M. Olmert a proposé à Mahmoud Abbas des négociations en vue d'un "accord de principe" sur la création d'un Etat palestinien, portant sur 90% de la Cisjordanie, la construction d'un tunnel reliant la Cisjordanie à Gaza et un arrangement pour Jérusalem-est permettant aux Palestiniens de présenter cette partie de la ville comme leur capitale. M. Olmert a affirmé mercredi avoir commencé à évoquer avec le président palestinien les étapes conduisant à la création d'un Etat Palestinien. Sa ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a déclaré qu'il fallait "saisir l'opportunité exceptionnelle offerte par l'initiative arabe, la constitution du gouvernement Fayyad et la rupture entre l'Autorité palestinienne et le Hamas", le mouvement islamiste qui a pris le 15 juin le contrôle de Gaza.