Les jeunes qui ont été aux premiers rangs de la Révolution du 14 janvier, attendent toujours d'en récolter les fruits. Le chômage des jeunes en général et plus particulièrement des diplômés demeure inquiétant. Après de longs débats internes, l'Union des Diplômés Chômeurs (UDC) a décidé d'organiser à partir d'aujourd'hui un sit-in à La Kasbah pour faire entendre sa voix et exprimer la colère de ses adhérents quant à l'insuffisance des mesures gouvernementales au profit de l'emploi.
Les adhérents de cette association appartenant à plusieurs sensibilités politiques avec de nombreux jeunes non politisés, considèrent qu'en matière d'emploi, l'année 2012 se révèle bien une année blanche. Ils considèrent que le budget complémentaire de l'Etat ne favorise pas les créations d'emplois.
Salem Ayari, coordinateur national de l'UDC a déclaré au Temps que « le sit-in est programmé pour aujourd'hui à la place du Gouvernement à La Kasbah par réaction au refus d'engager des concours de recrutement. La conférence nationale sur l'emploi a été reportée pour la quatrième fois successive. Les recrutements se font toujours de manière louche. Ces recrutements se font en fonction de critères politiques ». En témoignent, dit-on à l'UDC, les dernières nominations dans les ministères ont été faites sans recourir à des concours. « Des plaintes ont été exprimées. On nous a demandé d'aller nous plaindre devant le Tribunal administratif » ajoute Salem Ayari qui déplore que la question de l'emploi soit restée prisonnière des tiraillements politiques. Les actes de colère augmentent chaque jour. « Même l'Assemblée Nationale Constituante s'est avérée lente dans l'examen de la question de l'emploi », affirme le coordinateur national. L'UDC a écrit à l'ANC. En vain. Les concours de 2011 et 2012 ont été reportés à des dates indéfinies, alors qu'ils devaient avoir lieu au mois d'avril 2012. Concernant la prime « Amel » qui était accordée aux diplômés chômeurs, l'UDC déplore son abolition et son remplacement par une autre dont l'obtention est soumise à des conditions draconiennes.
Le choix de la place de la Kasbah a été fait pour la symbolique qu'elle représente. C'est là que siège le Gouvernement. C'est à lui d'assumer ses responsabilités. Il doit fixer des dates pour les concours des 25 mille fonctionnaires programmés. Salem Ayari, s'attend à un millier de participants à ce sit-in venant de différentes régions du pays.
C'est un rassemblement dédié à la défense du droit au travail. Ils revendiquent la mise en place de critères justes et transparents pour le recrutement dans la fonction publique. L'accélération de la publication des résultats des concours de 2011 est exigée. Ils demandent la fixation d'une prime de chômage constante. Les mécanismes de recrutement précaires doivent être éliminés. Ceux qui avaient été recrutés par ces mécanismes devront être titularisés. Les contractuels des centres de formation professionnelle devront être définitivement recrutés. Les enfants du bassin minier ne sont pas oubliés. L'UDC demande la régularisation de leurs cas. Ses adhérents tiennent à ce que leur organisation soit considérée comme la représentante légitime des diplômés chômeurs et ce depuis 2006.
Les revendications de l'UDC ne datent pas d'hier. Depuis des mois, ses adhérents avaient demandé que des mesures soient prises au profit du secteur privé pour qu'il puisse créer de l'emploi, ainsi que d'autres mesures efficaces qui permettront aux diplômés de créer leur propre emploi. Après le meeting du 11 février dernier et la manifestation réprimée le 7 avril, comment réagiraient les forces de l'ordre à cette manifestation ? Le 7 avril les manifestations dans l'avenue Habib Bourguiba étaient interdites. Les forces de l'ordre avaient usé d'une violence inouïe. La police avait fait usage de grenades lacrymogènes et de matraques pour disperser les diplômés chômeurs Attendons voir.