• Le ministère exprime son étonnement et rappelle qu'il a satisfait l'écrasante majorité des revendications des instituteurs Le syndicat général de l'enseignement de base a lancé mardi soir un nouveau mot d'ordre de grève pour les 19 et 20 juin en signe de protestation contre le «manque de sérieux» du ministère de l'Education en ce qui concerne les négociations sur les revendications professionnelles des instituteurs. «Réunie mardi après-midi, la commission administrative du syndicat a décidé de déposer un nouveau préavis de grève afin d'exprimer le mécontentement des enseignants à propos des résultats décevants des négociations avec le ministère de tutelle », précise Taher Dhaker, secrétaire général du syndicat attaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Et d'ajouter: «le choix de cette date est motivé par l'attachement du syndicat à ne pas perturber le déroulement des examens».
M. Dhaker indique également que les instituteurs ont choisi de se réunir devant les directions régionales de l'enseignement durant le deux jours de grève, tout en indiquant que le syndicat a décidé de laisser la réunion de sa commission administrative ouverte afin de suivre de près l'évolution de la situation.
Selon lui, les instituteurs comptent protester à travers leur recours à un troisième débrayage en moins de deux mois contre le revirement du ministère de l'Education en ce qui concerne le doublement de l'indemnité de la rentrée scolaire. La première grève observée le 16 mai dernier a été marquée par un taux de participation de 80% alors que la seconde (30 et 31 mai) a été suivie par 85% des enseignants, selon les données syndicat
Grèves à caractère politique ?
Certains syndicalistes qui se présentent comme étant «indépendants » avaient, toutefois, fait circuler, peu avant la grève observée fin mai, un communiqué dans lequel ils estiment que le débrayage des instituteurs «revêt un caractère politique dans la mesure où le ministère a satisfait 95% des revendications des instituteurs ». Le même communiqué rappelle que « les syndicats relevant de l'UGTT applaudissaient la satisfaction de 10% de leurs revendications sous le règne de Ben Ali». Une accusation à laquelle le syndicat de l'enseignement de base répond du tac au tac. « L'histoire prouve que les syndicats de l'enseignement ont toujours été à l'avant-garde du combat contre le régime despotique de Ben Ali alors que nos détracteurs d'aujourd'hui n'osaient même pas critiquer le président d'un club de football », souligne le syndicat de l'enseignement de base sur le site officiel de l'UGTT.
D'autre part, le ministère de l'Education a exprimé son étonnement face au nouveau mot d'ordre de grève lancé par le syndicat des instituteurs. « Ce nouveau recours à la grève est d'autant plus étonnant qu'un accord a été trouvé, fin mai, sur toutes les revendications des instituteurs à l'exception de la prime de la rentrée scolaire», souligne une source proche du dossier au ministère. Cette même source rappelle que le ministère a clairement précisé à la partie syndicale que le doublement de la prime de la rentrée scolaire est inconcevable à l'heure où un accord prévoyant la généralisation d'une prime spécifique à tous les agents de l'Etat a été conclu tout récemment entre le gouvernement et l'UGTT.