• Le syndicat dénonce le manque de sérieux et les atermoiements du ministère de l'Education • Le ministère assure qu'il a satisfait plusieurs revendications des enseignants et accuse le syndicat d'adopter la «stratégie du tout ou rien» Le syndicat général de l'enseignement de base rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a annoncé, hier, le maintien de la grève générale des instituteurs prévue pour aujourd'hui dans toutes les écoles de base du pays. «La grève prévue pour aujourd'hui reste en vigueur. Cette décision a été prise lors d'une réunion de la commission administrative de notre syndicat suite à une dernière réunion de conciliation tenue lundi avec des représentants du ministère de l'Education», a déclaré Taher Dhaker, secrétaire général du syndicat. Et d'ajouter: «nous avons beau essayé tout au long des quatre derniers mois de faire des concessions pour parvenir à un accord satisfaisant pour toutes les parties mais le ministère a fait preuve d'un manque de sérieux face aux revendications des instituteurs». Lors de la réunion de la commission administrative du syndicat qui avait démarré lundi dans la soirée (22heures) pour s'achever hier en fin de matinée, les cadres syndicaux du secteur ont estimé que les résultats des négociations avec le ministère de tutelle sont «décevants ». Ils ont dénoncé en particulier le recrutement par le ministère de quelque 2000 enseignants, enviolation flagrante d'un accord conclu le 13 septembre 2011 avec le syndicat qui préconise l'octroi de la priorité à plus de 2000 enseignants suppléants en matière de recrutement. Ils ont également déploré le fait que les positions restent très distantes entre le ministère et le syndicat en ce qui concerne la revalorisation de l'indemnité de la rentrée scolaire. « Le ministère a proposé une augmentation de 50% de cette indemnité, ce qui correspondant à une hausse 3, 7 dinars par mois à l'heure où l'instituteur ne parvient plus à joindre le deux bouts en ces temps de flambée des prix», s'offusque Taher Dhaker. Bilan positif Outre le doublement de l'indemnité de la rentrée scolaire, les instituteurs réclament notamment l'intégration des enseignants suppléants, le doublement du montant de l'indemnité de la rentrée scolaire, le reclassement professionnel des enseignants titulaires d'une maîtrise, la création d'une indemnité spécifique et la révision à la hausse des primes perçues par les directeurs des écoles de base. Du côté du ministère de l'Education, on estime, en revanche, que «le bilan des négociations avec le syndicat a été positif dans la mesure où des propositions concrètes et importantes ont été formulées pour satisfaire de nombreuses revendications des enseignants». Les services du ministère citent notamment les propositions du ministère de recruter 1000 enseignants suppléants, de doubler l'indemnité dont bénéficient les directeurs des écoles et d'augmenter l'indemnité de la rentrée scolaire de 50% en dépit des fortes pressions sur le budget de l'Etat. Le ministère a par ailleurs, dénoncé «l'adoption par le syndicat de la stratégie du tout ou rien», tout en réaffirmant son « attachement au dialogue comme choix incontournable dans ses rapports avec les différents partenaires sociaux à condition que ce dialogue soit responsable, transparent et fondé sur le respect mutuel».