L'Assemblée Nationale Constituante a approuvé mercredi deux projets de loi, relatifs à l'autorisation de l'augmentation du quota de la Tunisie au Fonds Monétaire International (FMI) et l'amendement du statut de l'FMI. En vertu de cette loi la Tunisie, pays membre du FMI depuis le 14 avril 1958, va augmenter sa quote-part de droits de tirages spéciaux (DTS : l'unité de compte du FMI) de 258,7 millions en passant de 286,5 millions de DTS à 545,2 millions de DTS. Le second article de la loi stipule que la Banque centrale de Tunisie (BCT) est la partie chargée de procéder à l'augmentation du quota en vertu des décrets de la loi n°71 de l'année 1977, datés de 7 décembre 1977, et relatifs au règlement des relations entre la BCT et le FMI, d'une part, et le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES)
A noter que selon le FMI, les quotes-parts représentent une composante essentielle des ressources financières du fonds. Chaque pays membre se voit attribuer une quote-part en fonction de son importance relative dans l'économie mondiale. La quote-part d'un pays membre détermine le montant maximum de ressources financières qu'il s'engage à fournir au FMI et le nombre de voix qui lui est attribué, et détermine le montant de l'aide financière qu'il peut obtenir du FMI. La quote-part de la Tunisie sera ainsi de 0,11% du total de la totalité des quotes-parts du FMI contre 0,41% pour l'Algérie, 0,33% pour la Libye et 0,18% pour le Maroc.
L'approbation des deux projets de loi répond aux réformes engagées par l'institution de Bretton Woods, s'inscrivant dans la 14ème révision générale des quotes-parts ayant pris effet en mois de mars 2011. Reste à savoir les raisons qui ont poussé le gouvernement tunisien à choisir, ce « timing » pour répondre aux exigences stipulées par le FMI ? Et comment peut-on expliquer les causes impliquant l'augmentation de notre quote-part au FMI ?
De prime à bord, rappelons que la Tunisie a enregistré au terme du mois de mars de l'année en cours une baisse de ses réserves étrangères et la détérioration du taux de change euro/dinar, poussent les autorités compétentes à réfléchir sur les moyens à même d'assurer un provisionnement rassurant en réserves de changes. Un provisionnement qui pourrait tenir le cop face aux soubresauts des aléas exogènes ou endogènes qui pourront altérer davantage les ressources nettes en devises de l'économie nationale.
Autres explications, en augmentant sa quote-part, la Tunisie espère-t-elle obtenir un prêt remboursable à des taux préférentiels, ou prétendre à une aide supplémentaire auprès de l'institution de Bretton Woods. En effet et toujours selon le FMI : la quote-part définit aussi le montant de l'aide financière qu'un pays membre peut obtenir du FMI. D'ailleurs chaque pays membre peut emprunter jusqu'à 200 % de sa quote-part annuellement et 600 % au total. Cependant, les limites d'accès peuvent être plus élevées dans des circonstances exceptionnelles. A priori, la Tunisie semble plutôt intéressée par une aide financière ou par une ligne de crédit auprès du FMI. L'objectif étant de mobiliser les ressources financières nécessaires.