Inscrite sur la liste du patrimoine mondial, la médina de Sousse ne peut que s'enorgueillir de son nouveau musée archéologique situé à l'intérieur de sa Kasbah et inauguré le 9 juin dernier par le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk en présence des ambassadeurs du Japon et de l'Etat de Palestine. Répondant aux normes de la muséographie moderne, le musée a ouvert ses portes aux visiteurs après avoir fait l'objet de travaux d'extension et d'aménagement (1 800 mÇ), moyennant un coût global de 4 millions de dinars, réalisés au cours des quatre dernières années. Ouvert pour la première fois en 1951, le musée renferme la deuxième plus grande collection de tableaux de mosaïque, après celle du musée national du Bardo, tableaux retrouvés au cours des fouilles réalisées en 1882 et 1883, dans la ville de Sousse et ses environs. A l'entrée du musée, dans la grande salle voutée de l'accueil, sont présentés l'histoire et les monuments du Sahel de l'antiquité à l'époque musulmane. Situées sous la grande cour de la Kasbah, les salles souterraines du musée atteignent 2 mille mÇ de superficie et baignent dans une lumière artificielle et naturelle qui contribue à la mise en scène des collections et des ambiances scénographiques des différents espaces. Les collections composées de mosaïques, de sculptures, de lapidaires et de mobiliers en céramique proviennent de plusieurs sites du Sahel antique. La collection de mosaïques de sol d'époque romaine, exposées en contrebas des circulations ou fixées sur des cimaises, est une des plus importantes du monde méditerranéen. Elles évoquent dans des couleurs chatoyantes et des compositions artistiques, les croyances, les jeux, l'activité artistique et plus particulièrement, la vie quotidienne. Trois salles présentent dans une ambiance de pénombre, les rituels funéraires des époques lybico punique, romaine et de l'antiquité tardive chrétienne. Dans la salle romaine, une collection de stèles funéraires païennes côtoie une collection de statuettes en terre cuite dont la fameuse « femme ivre ». Le parcours s'achève avec la salle chrétienne, où est présentée une collection de mosaïques, de stèles et de reliefs funéraires exhumés dans les sous sols des catacombes de Sousse, les plus importantes du monde antique après celles de Rome. Au milieu de la salle, est installée la fameuse mosaïque- mensa (table funéraire) d'Hermès. A l'extérieur du musée, la forteresse médiévale, monument historique, offre aux visiteurs des espaces de promenade et des vues panoramiques sur la médina. Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. Mabrouk a indiqué que le réaménagement et l'extension du musée archéologique de Sousse s'inscrivent dans le cadre du plan national de promotion du tourisme culturel dont l'un des ses objectifs est de promouvoir les musées tunisiens. Il a ajouté que ces travaux ont permis notamment de réhabiliter la Kasbah, une des composantes fondamentales de la Médina de Sousse inscrite sur la liste du patrimoine mondial. Il a par ailleurs recommandé la mise en valeur de cet acquis culturel à travers la conjugaison des efforts des différentes institutions concernées, dont notamment les organismes du tourisme et de la culture, et le lancement de campagnes de communication en Tunisie et à l'étranger afin d'inciter les touristes et les Tunisiens à visiter ce musée. De son côté, M. Ridha Kacem, directeur de l'unité du projet de la mise en valeur du patrimoine et directeur général de l'Agence de la mise en valeur du patrimoine et du développement culturel, a fait observer que ce projet pilote est exécuté par la dite unité et financé par l'Etat tunisien et la Banque mondiale.