Encouragés par la flambée des cours des métaux, des voleurs sillonnent le Cap Bon pour dérober le cuivre. Récemment, ils ont volé des câbles téléphoniques et perturbé le trafic dans les différentes villes du Cap Bon notamment aux alentours de Nabeul, Soliman, Menzel Bouzelfa et Beni Khalled . 150 kms de cables de cuivre ont été volés entre 2011 et 2012 estime t-on à la direction régionale de Tunisie Telécoms à Nabeul. Qui sont-ces malfaiteurs ? D'où viennent-ils ?
Le cuivre est un des rares métal présent naturellement dans le sol, comme l'or et le fer. Il entre dans la composition de nombreux alliages. Il est très utilisé en électricité, en électronique et dans la fabrication de nombreux alliages. Il était très utilisé dans la robinetterie et la plomberie. Ce métal est trés prisé par les malfaiteurs qu'ils extraient des gaines des câbles qu'ils pillent. Le préjudice financier occasionné au réseau téléphonique est très élevé. En effet, la direction régionale de Télécommunications de Nabeul venait de recevoir un grand nombre de réclamations de la part de ses abonnés suite à une série de coupures téléphoniques et du réseau Internet. Ces voleurs de cuivre ne reculent devant rien. Ils osent même s'attaquer au réseau téléphonique de la ville.Un pic de coupures jamais égalé auparavant et qui a suscité beaucoup d'interrogations. Il est vrai que ce métal coûte cher. Une tonne de cuivre se négociait aux alentours de 8000€.. Des mafias ont structuré de vraies filières sur un principe simple : voler la matière première pour l'écouler dans les pays consommateurs où flambent les cours à savoir l'Europe, la Chine et l'Inde.
L'or rouge attise les convoitises
Le plus souvent, les spécialistes dans ce trafic désossent les réseaux téléphoniques , s'infiltrent sur les chantiers pour fournir la matière première à des « ferrailleurs clandestins », raflant des tonnes entières de métaux.Les ferrailleurs transfèrent ensuite la matière première dans des fonderies installées dans des zones lointaines. Ce métal est ensuite exporté à l'étranger. Au lieu de 6,80 € le kilo, le cuivre parvient en Europe et en Asie à 4,50 € Il y a quelques jours, des malfaiteurs ont dérobé des tuyaux de cuivre enfouis dans les terrains de résidences à Soliman. « C'est assez incroyable! », mentionne un haut cadre de la direction de télécommunications , bien découragé de la situation. Nous avons avisé la police et la garde nationale et rien n'a encore arrêté ces malfaiteurs qui courent vers le cuivre. 40kms de câbles ont été volés durant un semestre en 2011. Le vol s'élève à de gros montants. ça va coûter cher surtout que le mètre vaut en moyenne 10 dinars. Il s'en suit une importante panne du réseau téléphonique affectant certaines zones du Cap Bon. La dernière est celle de Beni Khalled après qu'un ou des malfaiteurs eurent sectionné un câble d'alimentation. L'absence d'accès internet et l'impossibilité d'envoyer ou de recevoir des appels causent des problèmes à ceux qui assurent les services d'urgence, notamment. C'est le cas de cette entreprise destinée à l'exportation des dattes à Beni Khalled qui a vu son chiffre d'affaire baisser de 50% et qui fait embaucher plus que 600 ouvriers. Bref, ce fléau ne cesse de toucher plusieurs zones et notamment les zones rurales où le contrôle est devenu difficile. ll s'agit bel et bien d'un réseau organisé et suffisamment équipé qui utilise de gros moyens pour déterrer des dizaines de câbles souterrains en cuivre pour ensuite les vendre à des prix élevés. Tous les équipements à base de cuivre sont convoités par ces voleurs (câbles électriques et téléphoniques, compteurs d'eau, canalisations) Avec un prix avoisinant les 6 euros, le cuivre n'en finit donc plus d'affoler les courbes de mesure. Et cela devrait continuer encore et encore surtout si on considère que sa rareté se fait de plus en plus sentir d'où une montée des prix continuelle. La recrudescence des vols témoigne également de l'intérêt suscité par le cuivre, cela prouve en tous les cas que l'or rouge attise les convoitises .Une seule solution : surveiller ces mafieux du cuivre ou tout simplement arrêter l'exportation de ce métal à l'étranger. Ça nous évite des pertes de devises et des ennuis pour les usagers du téléphone et de l'internet