« Pour ne pas bronzer idiot » était le célèbre slogan du Tabarka Jazz Festival né dans les années 70. Après un succès fulgurant, il a été mis en veilleuse et puis dans les années 90, il a repris de plus belle sous la houlette de la municipalité de Tabarka dont l'homme fort était Jilani Daboussi. Il ya eu quelques bonnes sessions et ensuite c'est le flop de plus belle qui a frappé l'une des manifestations culturelles les plus courues du pays du fait qu'elle contribuait à redynamiser la région sur le plan touristique.
Né dans l'euphorie des années 70, à l'époque de Woodstock et de mai 68, le festival de jazz de Tabarka a vu déferler sur la scène de la basilique de grands noms de la musique de jazz. Les hôtels étaient rares et ce sont les paillotes qui hébergeaient les participants. Ainsi cette manifestation internationale s'est elle illustrée par le bon goût des organisateurs, le talent des chanteurs et musiciens et le public, amateur de jazz, venu d'un peu partout du pays pour célébrer cette musique inventée autrefois par les esclaves notamment américains qui exprimaient leur douleur et leur souffrance.
Après le succès fulgurant qu'a connu cette manifestation, il y a eu une baisse de régime. On n'entendait plus parler de ce festival de jazz. Même le train qui conduisait jusqu'à la région s'est arrêté. Toute cette zone du nord-ouest a été délaissée subitement. Et puis, un jour, les décideurs ont voulu la réanimer en raison du potentiel touristique qu'elle pouvait offrir. Tabarka dispose, en effet, d'une belle plage, d'une forêt grandiose qui pouvait attirer un tourisme de chasse, d'une faune et flore sous marine impressionnante pour les fans de plongée sous-marine ainsi que d'autres atouts qui jouaient en sa faveur.
Alors les investisseurs ses sont précipités pour construire des unités hôtelières, l'état des routes a été amélioré et l'on est allé jusqu'à réaliser un aéroport international pour desservir la région. Coté animation, on a misé encore une fois, sur le Tabarka jazz festival et le revoilà de nouveau remis sur pied et bien requinqué. Le ministère du Tourisme et celui de la Culture se sont occupés de son budget en accordant aux organisateurs des aides conséquentes et pour faire bien les choses, on entreprit une campagne de communication à la hauteur de l'événement. La presse nationale était conviée à couvrir les sessions du festival.
Tout était bien parti pour reconquérir le public avec des concerts de haut niveau. Le succès était au rendez-vous. Le Tabarka jazz festival a repris sa place. Les organisateurs ont même fait mieux. Ils ont créé d'autres festivals : la world music, le rai, le latino et d'autres qui attiraient de plus en plus de spectateurs dont les Algériens pour qui Tabarka est un passage obligé. Avant la révolution, on sentait le déclin arriver. Les subventions tarissaient et les sessions s'annulaient les unes après les autres. Après la révolution, la situation ne s'est pas améliorée. Les annulations continuent en raison du manque de moyens et cette année, on parle d'un festival de salsa qui viendrait remplacer le Tabarka jazz festival. Aura-t-il lieu ? A suivre.