•Le manque de stabilité politique et sociale représente un obstacle pour les investisseurs allemands. •La dépréciation du dinar par rapport à l'euro encourage les exportateurs allemands •Les coûts de transport en Tunisie demeurent les plus élevés en Méditerranée
Les entreprises allemandes en Tunisie revendiquent de plus en plus de stabilité politique et sociale en Tunisie. Elles invoquent aussi la faible productivité des employés, dans le secteur textile en l'occurrence, outre la réglementation excessive et la rigidité des administrations tunisiennes. Les chefs d'entreprises allemandes installées en Tunisie sont néanmoins, optimistes concernant l'évolution des affaires durant l'année en cours. Ils envisagent même une hausse de leurs effectifs et surtout une augmentation de leurs investissements par rapport à l'année dernière.
Ces conclusions et tant d'autres, ont été présentées hier par les responsables de la Chambres Tuniso-Allemande de l'Industrie et du Commerce (AHK), à l'occasion de la présentation des résultats de l'enquête annuelle faite par la AHK sur un échantillon de 139 entreprises exportatrices à capital ou à participation allemande au capital. « La situation et les perspectives des entreprises exportatrices allemandes implantées en Tunisie », tel est le thème de cette enquête. Une enquête qui revêt une importance particulière où il semble d'autant plus pertinent de connaître la situation des entreprises exportatrices allemandes afin de pouvoir identifier les thèmes et les besoins actuels. « Les résultats de cette enquête ont toujours suscité un grand intérêt auprès des institutions et autorités en Tunisie dont l'objectif est l'amélioration continue des conditions d'investissement et de travail des entreprises étrangères. Suite à la situation actuelle, nous avons modifié quelques questions et en rajouter de nouvelles », affirment les responsables au sein de l'AHK. Pour eux, cette enquête permettra d'identifier les préoccupations des décideurs allemands en Tunisie outre leurs attentes et leurs prévisions pour l'année en cours.
De grandes ambitions !
Selon les résultats de l'enquête, les perspectives concernant l'évolution des affaires pour 2012 reste encore relativement optimistes. Presque la moitié (47.9% et 44% pour 2011) des entreprises ayant participé à l'enquête envisagent une augmentation de leur exportation. 22.5% des entreprises interviewées (24% pour 2011) s'attendent à une diminution de leur chiffre d'affaires à l'exportation et 21.1% pensent qu'il n'y aura pas de changement par rapport à 2011. Lorsqu'on tient compte de la distribution sectorielle, on constate que les prévisions concernant l'année 2012 de l'industrie électrotechnique sont beaucoup plus optimistes (64.3% s'attendent à une augmentation des exportations, une augmentation par rapport à 2011) que pour le secteur textile (36% pensent augmenter leurs exportations et 44% en 2011). Concernant la diminution des exportations, 32% pour le textile (2011 : 20%) et 21.4% pour l'électrotechnique (2011 : 22 %). Le secteur textile est aussi aujourd'hui un peu dans le floue, puisque 20% des entreprises participant à l'enquête ne peuvent se prononcer (2011 : 4%) et aucune entreprise pour l'électrotechnique. Les prévisions concernant l'évolution des effectifs pour l'exercice en cours sont elles aussi relativement positives, et tous secteurs confondus restent sensiblement égales à celles de 2011, Ainsi, 29.6% des entreprises envisagent une augmentation de leurs effectifs pour l'année 2012 vs 28% pour l'année 2011). Il en est de même pour les investissements. Les entreprises exportatrices allemandes implantées en Tunisie se montrent relativement optimistes quant à l'évolution des investissements en 2012. Ainsi, pour cette période difficile pour le site Tunisie, 46.5% des entreprises interrogées prévoient une augmentation des investissements par rapport à l'année précédente (2011 : 36%) contre 14.1% qui prévoient une diminution (2011 : 22%). 32.4% ne s'attendent à aucun changement dans l'évolution des investissements en 2012 par rapport à l'an dernier.