Pour une représentation permanente au sein du Haut Conseil de l'Immigration Longtemps marginalisés et surtout utilisés par l'ancien régime pour sa propagande électorale et son image intramuros ou ailleurs, les Tunisiens à l'étranger ne connaissent pas un sort meilleur même après la Révolution. Ils font face toujours à plusieurs formes de marginalisation, malgré le discours rassurant que les autorités de tutelle tentent de faire passer ces derniers mois. En fait, le dossier de l'émigration continue à être un support de propagande. Mais nos compatriotes à l'étranger sont déterminés plus que jamais à changer la donne et couper court avec les pratiques imposées par le gouvernement au pouvoir. A cet égard, le comité de coordination provisoire de l'immigration tunisienne à l'étranger envisage de placer la barre très haut pour revendiquer le droit des associations actives dans le domaine à être représentées au sein du Haut Conseil de l'Immigration. Ils envisagent de militer pour cette cause tout en passant un message fort lors de la rencontre qui sera organisée par le secrétariat d'Etat à l'Immigration et des Tunisiens à l'Etranger le 9 juillet, c'est ce qui a été déclaré hier, lors d'une conférence de presse à Tunis. Le comité de coordination provisoire de l'immigration tunisienne à l'étranger qui représente des associations autonomes, indépendantes, et démocratiques, vivant dans différentes régions de France, Suisse, Suède, Italie, Belgique et Canada, sera présent pour présenter ses revendication à haute voix. En effet, « ce comité de coordination n'a pas pour vocation de remplacer les associations ou de parler à leur place, mais simplement de coordonner leurs démarches pour les rendre plus visibles et audibles ». D'ailleurs, plusieurs problèmes ont été soulevés, hier, lors de la rencontre avec la presse, dont la question des émigrés irréguliers en Italie, les détenus dans les prisons italiennes et les détenus en Iraq. Les difficultés financières des Tunisiens à l'étranger qui sont dues à la crise économique et la hausse des prix des billets de voyage ont été, également, évoquées par les représentants des associations. Ils signalent dans ce cadre que nombreuses sont les familles qui ne rentreront pas en Tunisie, car elles n'ont pas les moyens de payer les frais du voyage, plus particulièrement les billets, de plus en plus chers. Et « même les facilités annoncées en faveur des Tunisiens à l'étranger ne sont autres que des difficultés », d'après des défenseurs des droits de l'Homme.
Revendications
Partant de ce fait, la coordination a formulé des revendications qui sont au nombre de 73. Elles sont axées entre autres, sur la garantie des droits humains dans la Constitution, la reconnaissance des associations des Tunisiens à l'étranger, la refonte totale de l'Office des Tunisiens à l'Etranger afin de le rendre démocratique et ouvert aux associations, aux syndicats et aux associations de migrants tunisiens à l'étranger... Les défenseurs des droits des émigrés appellent aussi à redynamiser l'apprentissage de la langue arabe en modifiant le contenu des programmes et des méthodes d'apprentissage et carrément d'intégrer la langue arabe dans le cursus scolaire des pays d'accueil. D'autres revendications d'ordre économique ont été proposées par la coordination. Elles appellent à favoriser les projets d'investissement des PME-PMI et pas uniquement des multinationales en Tunisie tout en encourageant les projets à dominante écologique et favorisant le développement solidaire et décentralisé. Il faut également alléger les formalités administratives pour les porteurs de projets surtout ceux qui manifestent une volonté à investir dans notre pays. Souffrant de plusieurs handicaps en rentrant au pays d'origine, nos compatriotes à l'étranger lancent un appel pour veiller à une meilleure répartition des quotas de vols charter et atteindre un certain équilibre entre les différents aéroports de Tunis, Monastir et Sfax. Conscients des difficultés qui se posent aux Tunisiens à l'étranger, et refusant tout comportement d'exclusion, de discrimination ou d'intolérance, les activistes s'organisent de plus en plus pour défendre aussi bien leurs droits que les droits des émigrés de manière générale. Ils s'inscrivent dans une démarche universelle.