TUNIS (TAP) - Le cahier de doléances des Tunisiens à l'étranger finalisé, samedi dernier, à Tunis, a été remis, lundi, au ministre des Affaires sociales, M. Mohamed Ennaceur. Le cahier de doléances, élaboré lors des assises de l'immigration tunisienne tenues, le 7 mai dernier, à Saint Denis, en France, comporte plusieurs revendications des Tunisiens à l'étranger représentés par une soixantaine d'associations actives en Belgique, Italie, Canada, Suède, Suisse et France. Reçue lundi par le ministre des Affaires sociales, la délégation issue des assises de Saint Denis a évoqué les principaux axes de revendications stipulées dans le cahier de doléances dont la redéfinition de la politique de l'émigration qui sera basée sur la participation à la prise de décision. Les membres de la délégation ont souligné l'importance de revoir la législation en faveur des Tunisiens résidents à l'étranger et de ratifier les conventions internationales dans ce domaine. Ils ont, également, déploré l'attitude de certains diplomates tunisiens qui appartenaient à l'ancien régime et qui sont encore présents dans les consulats, tout en réclamant leur départ. La réouverture des consulats pendant le week-end a été, aussi, à l'ordre du jour. L'avenir des milliers de jeunes tunisiens qui ont émigré, clandestinement, vers l'Europe et les moyens de réintégrer cette jeunesse menacée, dans la société tunisienne ont, également, été évoqués. Il a été question, en outre, de l'apprentissage de la langue arabe, la création de centres culturels des Tunisiens à l'étranger, le droit de créer un parti politique, la reconnaissance du tissu associatif tunisien à l'étranger et l'exploitation des locaux qui appartenaient au RCD. Les membres de la délégation ont souligné l'importance de créer un comité de suivi de l'application des revendications contenues dans le cahier des doléances et ce, en coordination avec le ministère des Affaires sociales et celui des Affaires étrangères. De son côté, M.Ennaceur a souligné que les Tunisiens à l'étranger représentent une vraie richesse pour le pays, à tous les niveaux. Il a indiqué que les attachés sociaux qui travaillaient à l'étranger avaient plutôt pour mission de contrôler les Tunisiens à l'étranger et non pas de les servir soulignant qu'après la révolution du 14 janvier plusieurs d'entre eux ont été rapatriés. Le ministre a ajouté que les Tunisiens à l'étranger qui ont participé remarquablement à la révolution pour la dignité et la liberté bénéficieront, prochainement, de plusieurs mesures importantes visant à les encourager à investir en Tunisie et à faciliter leur retour. L'objectif étant de leur donner l'occasion de contribuer au développement de leur pays et même de leur région d'origine. Il a indiqué que la création d'une banque pour les Tunisiens à l'étranger serait d'un grand apport pour cette communauté. Il a, aussi, mis l'accent sur l'importance du rôle des compétences tunisiennes à l'étranger, notamment, dans le renforcement des relations bilatérales avec les pays d'accueil. Par ailleurs, le ministre a proposé la réédition des assises de Saint Denis en Tunisie pour faire participer le plus grand nombre de Tunisiens à l'étranger et être à l'écoute de leurs doléances.