Vers la mi-février 2011, le plaignant Khalil Zaouia, n'étant pas encore ministre à l'époque, s'est présenté à la police judiciaire du commissariat d'Hammam-Lif pour déclarer qu'il a été victime d'un braquage effectué par 3 jeunes qui, sous la menace l'ont agressé et obligé de quitter sa voiture. Alors qu'il roulait à une vitesse normale à proximité du stade de Radès, trois individus l'ont fait sortir de force de sa voiture et, sous la menace d'une arme blanche, ils lui ont subtilisé son téléphone portable, ont pris place dans la voiture et démarré à toute vitesse.
Une enquête a été ouverte. Les investigations assez poussées des forces de l'ordre ont permis l'arrestation des trois individus. Il s'agit de deux frères accompagnés de leur ami. Le téléphone portable a été restitué à son propriétaire tandis que la voiture a été, selon les inculpés, vendue contre la somme de huit mille dinars. Cette somme a été partagée entre les trois malfaiteurs à parts égales.
Ils ont été traduits en état d'arrestation devant la 3ème chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre de ce braquage.
Contre toute attente l'un des accusés a déclaré qu'il avait commis tout seul le braquage et que les deux autres inculpés n'ont commis aucun délit. Il a expliqué au juge qu'il a été dans l'obligation de choisir le chemin de la délinquance car il avait fui la prison pendant la révolution. Il a été condamné à une soixantaine d'années de prison pour multiples braquages et cambriolages. Il s'est fait passé pour une victime en déclarant que toutes les affaires pour lesquelles il a été sanctionné ont été inventées de toutes pièces.
Son avocat a été étonné de la tournure de cette affaire car à son avis son client est et demeure innocent car il n'y a dans le dossier aucun élément qui puisse éclairer les juges sur les personnes qui aient pu commettre ce braquage. Les aveux de son client n'ont aucun sens.
Même les témoignages ne sont pas clairs et précis, ce qui pose la question du doute. Les accusés présents sont-ils les vrais coupables ? Une question qui demeure sans réponse pour l'avocat. Pour cela il a demandé l'acquittement pur et simple.
Pour le juge il s'est avéré nécessaire de demander un complément d'enquête. Le dossier serait remis au ministère public. Le procès a été reporté au mois d'octobre prochain.