Les affrontements survenus hier, au CHU Hédi Chaker, entre les forces de l'ordre et le personnel relevant du syndicat des agents de la santé se sont soldés par vingt-quatre blessés des deux côtés et entraîné des dommages matériels dans les locaux de la direction. Les forces de l'ordre sont intervenues, en effet, pour assurer l'exécution d'un jugement en référé, rendu le 2 juin 2012, par le Tribunal de 1ère Instance de Sfax . Le dudit jugement autorise le recours, sans prévis à la force publique, pour permettre au directeur général du CHU, Jamel Hakim et de son staff, contraints depuis le 16 février 2012, à gérer à distance, les affaires courantes de l'établissement, c'est-à-dire, depuis le siège de la direction régionale de la santé ou d'un autre quartier général de fortune comme les cafés.
Rétablir l'autorité de l'Etat
Pour Jamel Hakim, le conflit et les dépassements commis par le syndicat des agents de la santé au CHU, dépassent sa propre personne pour constituer une atteinte grave à l'autorité et au prestige de l'Etat. Concernant les incidents d'hier, il accuse ses adversaires d'être à l'origine des affrontements et des dégâts matériels : « Ils se sont barricadés dans les locaux de la direction armés de gourdins, d'extincteurs et de pierres. Après avoir brisé les vitres de la porte principale, ils se sont mis à caillasser les agents de l'ordre les obligeant à riposter, ce qui a donné lieu à des affrontements. Je précise qu'il n'y avait aucune prétendue milice aux côtés des policiers. »
Répression sauvage
Hamadi Mosrati, secrétaire général du syndicat des agents de la santé au CHU Hédi Chaker, qualifie l'intervention des forces de l'ordre de sauvage et de disproportionnée par rapport à leur mission : « Imaginez, insiste-t-il, environ 200 agents de l'ordre armés de matraques, accompagnés de milices, qui distribuent aveuglément des coups, prenant pour cibles la tête et le dos du personnel de la santé, opposé au retour de Jamel Hakim, lequel personnel déplore 19 blessés dont 09 en état grave soignés aux urgences. Mosrati, souligne également la dimension politique du conflit qui oppose le syndicat au directeur général, qui , d'après lui, bénéficie du soutien inconditionnel du parti Ennahdha et du ministère de la santé : « Sinon, comment expliquer le mutisme du ministère de la santé Publique à l'égard des événements du 15 avril dont les « victimes » sont des membres du personnel relevant de son ministère et qu'il a le devoir de protéger »
A signaler que les forces de sécurité, se sont retirées après les dits incidents mais l'on s'attend à leur retour.