• Des chiffres rassurants pour une période transitoire • Miser sur l'éco-tourisme et promouvoir le tourisme culturel, désertique et maritime
• Diversifier les produits pour répondre aux nouvelles exigences du touriste.
• Un revenu de 1.154 millions de dinars durant les 6 premiers mois de l'an 2012, contre 850 millions de dinars en 2011 et 1.349 millions de dinars en 2010.
Lors d'une conférence de presse donnée, hier, au siège de la présidence du gouvernement à la Kasbah ; le ministre du Tourisme Elyes Fakhfakh a établi le bilan du premier semestre 2012. Il a annoncé des chiffres assez rassurants quant à la situation de notre tourisme pour le premier semestre de 2012.
Il était question, par la suite, d'exposer les nouvelles optiques pour les trois mois à venir de la saison estivale. Au terme de la conférence, Elyes Fakhfakh a présenté la feuille de route du tourisme tunisien pour la période qui s'étale de 2012 à 2013 et les nouvelles stratégies adoptées afin de réhabiliter le secteur.
Le premier semestre 2012, un bilan rassurant
Le lendemain du 14 janvier 2010 et les mois qui s'ensuivirent, furent cauchemardesques pour le tourisme tunisien, premier secteur à avoir subi de plein fouet le choc de l'instabilité et de l'insécurité qui ont malmené une Tunisie bouillonnante.
Les chiffres communiqués par le ministère du Tourisme révèlent une réalité plus qu'amère pour ceux qui travaillent dans le secteur. A peine 1.768. 246 touristes étaient venus en Tunisie le premier semestre de 2011 contre 2.907.968 en 2010.Quant aux revenus, ils ont complètement chuté de 1349 à 850 M.D entre 2010 et 2011.
Néanmoins, selon les chiffres énoncés, hier, par le ministre du Tourisme, les nouvelles sont bonnes et le secteur renaît de ses cendres. Rien que durant le premier semestre 2012, pas moins de 2,5 millions de touristes étaient parmi nous dont plus d'un million venant de l'Europe et 1,3 millions Maghrébins contre 725 mille touristes européens et 844 mille du Maghreb durant le premier semestre 2011.
Toujours selon le ministère du Tourisme, les recettes calculées en million de dinar tunisien, affichent pour la première moitié de cette année 1,154 M.D contre la somme modique de 850 M.D et 1.349 M.D sur la même période en 2010.
Stratégie de diversification du produit et lacunes à combler
Lors du point de presse, Elyes Fakhfakh a parlé des nouvelles perspectives lancées par le ministère du Tourisme afin de réhabiliter le secteur et redresser son image à l'échelle internationale.
Il a, également, cité les entraves qui s'opposent à la relance du marché touristique à l'instar de la pollution urbaine ou la perturbation du trafic aérien. Pour ce faire, le ministre du Tourisme a lancé un appel à ses homologues des ministères de l'Intérieur, de la Culture, des Transports, de l'Environnement et du Commerce pour coordonner pour instaurer un climat propice au retour massif des touristes en Tunisie afin que le pays puisse récupérer sa place de destination très courtisée dans la Méditerranée.
Par ailleurs, le ministre du Tourisme a indiqué s'être penché et s'être inspiré d'une étude stratégique approfondie effectuée par un architecte urbaniste entre 2008/2010 qui prône la diversification des produits proposés aux touristes. Le ministère se propose, d'ailleurs, d'axer ses projets de relance touristique sur entre autres, 8 différents produits malgré les défis qui existent:
- L'éco-tourisme : le tourisme vert s'orientera vers trois villes tunisiennes riches en Histoire et en éléments natures telles que Kairouan, le Kef et Kasserine. Le ministère travaillera sur l'instauration d'un cadre structural et juridique et sur la qualité et spécificité des offres à présenter aux touristes.
- Le tourisme du désert : savoir cerner la saison du tourisme du Sahara en diversifiant les produits et les types de séjour tout en améliorant les liens aériens pour faciliter l'accès au désert.
- Les croisières : Il s'agit là des touristes qui débarquent en Tunisie tout juste le temps d'une escale ou d'une croisière. Dans ce volet, il faudra améliorer l'infrastructure orientée vers l'accueil de ce type de touristes et lancer une vraie stratégie de promotion de nos produits locaux.
- Le tourisme culturel : afin de promouvoir notre culture tunisienne, le ministère du Tourisme annonce son projet de collaboration avec le ministère de la Culture. Cinq grands évènements culturels seront programmés afin d'attirer la curiosité des touristes.
- Le tourisme de plaisance : représentant des atouts puissants, la Tunisie pourrait relancer ce type de tourisme en misant sur la formation d'une équipe paramédicale et en incitant à l'investissement pour la réalisation de grands projets de ce genre.
- Le tourisme du 3ème âge : le ministère a parlé de l'absence de stratégie publicitaire ou promotionnelle spécifique et l'absence de voyages culturels organisés.
- Le Golf : le ministre insiste sur ce volet qui rapporterait gros à la Tunisie et attirerait les touristes de classe sociale aisée. Pour ce faire, il faudra multiplier les terrains de golf et entretenir ces espaces. Une équipe spécialisée en la matière devra être formée.
- Le tourisme des congrès : une nouvelle industrie très prisée à l'étranger et qui pourrait être entreprise en Tunisie vu le climat accueillant. Néanmoins, il faudra penser à agrandir les espaces conçus à cet effet et effectuer une stratégie de promotion de ce genre de tourisme.
Feuille de route trop ambitieuse mais réalisable
«On pense au court et moyen terme. On se projette en 2020.» a déclaré Elyes Fakhfakh. Il rajoute, en ce sens, que la feuille de route comprend la période de 2012 à 2013. Elle est répartie sur trois volets établis par ordre de priorité : des perspectives au rendement rapide pour redynamiser le secteur, des perspectives circonstancielles pour faire face à cette phase transitoire. Le 3ème volet est composé de 6 perspectives structurelles dont l'impact est immédiat, tels que la diversification des offres (qualité et création), le marketing et la mise en vente, le cadre institutionnel, la réforme de la structure financière, miser sur la promotion via Internet et l'amélioration des services des liens aériens.
Selon le ministère du Tourisme, il faudra miser sur le moyen terme. La feuille de route présentée pourrait atteindre les 14 millions de touristes pour l'an 2020 avec une recette de 6 milliards d'euros. Pour l'année à venir, la nouvelle stratégie touristique ambitionne d'attirer 7 millions de touristes et de faire des gains de 1,9 milliards d'euros.
Néanmoins, les gains seront dans la majorité réinvestis dans le tourisme de plages qui va, certes, en reculant (de 80% en 2013 à 70% en 2016 puis 60% en 2016) alors que dans les stratégies mentionnées ci-dessus, on parle de quitter le tourisme traditionnel désuet et lié au climat et se focaliser sur la diversification des produits.
Ces estimations sont assez ambitieuses mais réalisables. La Tunisie a, d'ailleurs, signé plusieurs conventions avec en autres, la France, l'Italie, la Turquie et l'Allemagne (une convention qui sera signée en octobre prochain). Dans l'objectif de s'ouvrir sur plusieurs marchés, deux conventions ont été signées récemment avec deux organisations, la première avec l'Organisation arabe du tourisme et la seconde avec l'Organisation européenne du tourisme afin d'améliorer la qualité de prestation du tourisme tunisien.