Du vivant du Prophète Omar Ibnulkhattab était intervenu pour veiller à la protection du foyer du Prophète et de ses femmes selon les préceptes coraniques et notamment les versets de la sourate Al Ahzab où les épouses du Prophète Mohamed sont exhortées à observer une obligation de réserve inhérente à leur statut particulier de Ahl Al Beït. « Ô femmes du Prophète ! vous n'êtes comparables en rien aux autres femmes ne soyez pas complaisantes dans vos propos, de peur d'éveiller des désirs troubles en certains cœurs malsains ! soyez plutôt décentes dans vos discours !
Restez dignement dans vos foyers ! Ne vous exhibez pas impudiquement telles des païennes du temps révolu ! (Al Ahzab – Versets 32 et 33)
C'était en quelque sorte une immixtion dans les affaires privées du Prophète. Bien plus, fustigeant son épouse pour l'inciter à observer les mêmes obligations que celles des femmes du Prophète, celle-ci manifesta son mécontentement et Omar lui dit alors : « Malheur à toi, tu n'aimes pas que je te rappelle à l'ordre ?
Et son épouse de répondre :
« Tu te formalises parce que je te fais part de mon avis, et n'accepte pas d'être fustigée injustement ? Alors que ta fille Aïcha, ainsi que toutes les femmes du Prophète peuvent discuter avec lui sur certaines questions, pour l'inviter à réfléchir et lui éviter par la même de se méprendre.
Omar Ibnulkhattab, n'a pas réagi sur le moment. Il alla chez Om Salamah, une des épouses du Prophète avec laquelle il avait un lien de parenté.
Après s'être fait annoncé, il eut la permission de pénétrer chez elle pour la rencontrer en présence de l'une de ses dames de compagnie.
Il lui demanda si elle, et les femmes du Prophète pouvaient émettre leurs avis pour l'amener à changer d'attitude ou à renoncer à quelque chose qu'il avait décidé de faire auparavant.
L'épouse du Prophète se contenta seulement de lui répondre : « Malheur à toi, tu veux t'immiscer partout et même entre le Prophète et ses épouses ?
Et Omar ne put faire de mieux que de partir.
Il était pourtant animé d'une bonne intention : celle de vouloir appliquer les préceptes de l'Islam, à la lettre.
Son comportement avait toujours été constant depuis qu'il s'était converti à l'Islam.
Durant le califat de Aboubakr il n'avait pas caché à celui-ci son mécontentement à l'égard de Khaled Ibn Al Oualid qui tua un certain Malek Ibn Nouira pour épouser sa femme par la suite.
Il avait incité Aboubakr pour le révoquer de son poste de l'armée musulmane, et de le rappeler de la Syrie où il se trouvait à l'époque.
Mais Aboubakr pardonna à Khaled après lui avoir envoyé un écrit dans lequel il lui avait adressé de violents reproches.
Nous verrons que Omar Ibnulkhattab, quant à lui, n'a pas oublié ce qu'a fait Khaled et qu'il le révoqua dès qu'il succéda à Aboubakr. (A suivre)