« Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu'ils n'en ont sur eux- mêmes; et ses épouses sont leurs mères. Les liens de consanguinité ont [dans les successions] la priorité [sur les liens] unissant les croyants [de Médine] et les émigrés [de la Mecque] selon le livre de Dieu, à moins que vous ne fassiez un testament convenable en faveur de vos frères en religion. Et cela est inscrit dans le Livre. » (Al Ahzab V 6) Dix ans après la Révélation, Khadija décéda, quelque mois après Aboutaleb. Le Prophète Mohamed perdit en elle, une épouse fidèle et une compagne qui ne lui a jamais fait faux bond, et qui l'a soutenu jusqu'à son dernier soupir.
Ce fut une année de tristesse pour Mohamed qui perdit deux membres chers de sa famille. En cette même année, L'ange Gibril lui a été de nouveau envoyé par Allah, afin d'accomplir une mission très spéciale : Le voyage nocturne et l'ascension ( Al Isra wal Miîrage).
Le Prophète a donc été bien ébranlé après la mort de Khadija , la première à s'être convertie à l'Islam. Il sera peu à peu soutenu par ceux qui avaient cru en sa sincérité et en sa mission consistant à transmettre la parole de Dieu , et mettre fin à l'état d'injustice et de ségrégation qui sévissaient notamment chez les koraïchites polythéistes.
Le premier homme à avoir embrassé l'Islam, fut son compagnon Abou Bakr, dont il épousera la fille ultérieurement. Aïcha, fut la seule femme qui épousa le Prophète en première noce. Elle était très jeune, et ce fut Souda, l'une des épouses de Mohamed qui fut chargée de l'initier à la vie conjugale.
En fait était-ce ce vide que lui avait laissé Khadija, qui avait incité Mohamed à avoir plusieurs épouses ? Il est certain que Mohamed a été affecté par la mort de Khadija, avec laquelle il a passé 25 ans de vie commune.
Toutefois les autres mariage ont été pour inciter à convertir davantage de personnes à l'Islam, sans pour autant user de la force ou obliger qui que ce soit à se soumettre à sa volonté. Tous ceux et toutes celles qui s'étaient converties à l'Islam, avaient agi de leur plein gré.
Le Prophète avait épousé certaines femmes pour les aider et les soutenir.
Ce fut le cas par exemple de Oum Salama, fille de Oumeya, qui était veuve, avec quatre enfants, que le Prophète avait pris en charge avec leur mère.
Le Prophète épousa en tout, après la mort de khadija, 10 femmes. Il avait également deux concubines (Ama) :
Rayhana, une juive de la tribu des bani qurayza à Médine.
Marya , une copte qui lui a été offerte par Al moulhawkis prince des coptes d'Egypte, auquel le Prophète lui a envoyé une missive en l'invitant à se convertir à l'Islam.
Il fit bon accueil au messager ainsi qu'une réponse polie doublée de cadeaux. Mais il resta sur sa religion. Il écrivit :
A Mohammed Ibn Abdallâh, AI Moqawqis, prince des Coptes. Salam ! J'ai lu la lettre par laquelle vous m'invitez à embrasser l'Islam. Cette démarche mérite des réflexions. Je savais qu'un Prophète devait être envoyé aux hommes ; mais je croyais qu'il devait paraître en Syrie. Quoi qu'il en soit, j'ai reçu avec distinction et générosité votre émissaire. Il vous présentera de ma part deux jeunes filles coptes de noble extraction. Je vous ai fait présent également des habits (de lin d'Egypte) et d'une mule qui vous servira comme monture...
Al Moqawqis n'a pas embrassé l'Islam. L'une des deux jeunes filles coptes, Maria, fut épousée par le Prophète. Elle lui donna un fils, Ibrahim, qui mourut en bas âge. La deuxième fut mariée à Hassân Ibn Tâbit, secrétaire et poète du Prophète.
L'original de la lettre du Prophète à Moqawqis est conservé au musée de Topkapi.
Ces concubines qui restèrent sans se convertir, car elles n'y ont pas été obligées par le Prophète.
Cependant elles n'ont pas eu le statut d'épouses attitrées du Prophète.
Les épouses du Prophète ont eu un statut particulier les distinguant de toutes les autres femmes et les plaçant au même rang que Maryam ou Essia l'épouse du Pharaon qui a imploré Dieu de la débarrasser de ce tyran d'époux.
« Ô femmes du Prophète ! Vous n'êtes comparables à aucune autre femme. Si vous êtes pieuses, ne soyez pas trop complaisantes dans votre langage, afin que celui dont le coeur est malade [l'hypocrite] ne vous convoite pas. Et tenez un langage décent.
Restez dans vos foyers; et ne vous exhibez pas à la manière des femmes avant l'Islam (Jahiliyah). Accomplissez le Salat, acquittez la Zakat et obéissez à Dieu et à Son messager. Dieu ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ò gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement. » ( Al Ahzab- V 32 et 33)
Le prophète était juste et tolérant en vers ses épouses. Il leur permettait d'exprimer leurs idées et étaient libres dans la limites du respect du foyer ainsi que de ce que leur impose leur statut particulier de femmes du Prophète, qui sont également les mères des croyants.
Le verset précité intervint après que certaines épouses du Prophète s'étaient en quelques sortes rebellées, mais à leur manière et tout en étant respectueuses à l'égard de Mohamed. Celui-ci, s'était à un moment donné isolé, durant quelques mois. Ses épouses avaient cru qu'il désirait les divorcer. Elles sortirent à la mosquée, afin de clamer publiquement qu'elles étaient abandonnées. Aïcha a été sommée de se taire, par son père Aboubakr. Mais le Prophète faisant irruption dans la mosquée, intervint au moment opportun afin de calmer la tension qui montait crescendo entre Aïcha et son père. S'adressant à ce dernier il lui dit :
« Laissez-la s'exprimer ; il est de son droit de s'enquérir »Puis il précisa qu'il n'avait pas nullement l'intention de divorcer ni de faillir à ses devoirs envers ses épouses.
Ce verset a eu donc pour effet de rappeler aux épouses du Prophète le droit de réserve qu'elles sont obligées d'observer eu égard à leur statut particulier.