«Certaines parties craignent l'existence d'un mouvement politique capable de créer un équilibre», affirme Ridha Belhaj, porte-parole de Nida Tounès «Ennahdha est contre la violence quelle que soit sa nature», déclare Néjib Gharbi, membre du bureau politique du parti
Des informations pressantes font part d'une agression subie par des femmes de Nida Tounès réunies dernièrement à El Hancha au Gouvernorat de Sfax. D'autres agressions avaient été déjà perpétrées, comme celles dont étaient victimes Abdelfattah Mourou, vice-président d'Ennahdha, Ahmed Néjib Chebbi, président de l'instance politique du parti Républicain. Les organisateurs du festival Al-Qod's à Bizerte n'ont pas été épargnés et ont subi leur lot de violence. Youssef Sedik, islamologue indépendant avait été empêché, il y a quelques mois de cela de tenir une conférence à Kélibia. Zied Krichen en compagnie de Hamadi Rédisssi avaient enduré le même sort de brutalité et de violence depuis des mois... Réagissant aux dernières agressions à El Hancha, Ridha Belhadj, porte-parole de Nida Tounès a déclaré sur les ondes de ShemsFM que des groupes s'étaient déplacés en petites camionnettes au local de Nida Tounès où des militantes du parti s'étaient réunies. A leur sortie du siège, elles furent agressées verbalement et physiquement. Il considère que l'opération était montée. Devant le silence des services de sécurité, des militantes ont été agressées physiquement. Ils sont majoritairement barbus et connus pour leur appartenance. Il considère que la violence politique se propage dans le pays devant l'indifférence manifeste des pouvoirs publics. « Il est devenu quasi-impossible de tenir des réunions sans faire face à des attaques. Ceci n'empêchera pas pour autant Nida Tounès de s'adonner à ses activités. Cela prouve que certaines parties craignent l'existence d'un mouvement politique capable de créer un équilibre dans le pays et les concurrencer lors des prochaines élections ». Dans un communiqué publié à cette occasion par Nida Tounès, il est précisé notamment que « le recours de certaines forces politiques à l'intimidation par la violence en lieu et place de l'argumentation prouve leur éloignement progressif de la sphère de la compétition démocratique dans un climat de paix sociale et de respect des droits de l'Homme ». Il déplore les incitations quasi-quotidiennes à la violence de la part de dirigeants de premier plan dans certains partis et institutions de l'Etat. Cela aura de mauvaises répercussions sur la crédibilité de ces partis. « Les menaces de violence ne sont pas isolées des tentatives de pousser vers un nouveau système despotique...La domination de la justice et son instrumentalisation contre des concurrents politiques, les menaces contre des journalistes et la main mise sur les médias...visent la prise en main des structures de l'Etat et assujettir la société. De son côté la Voie Démocratique et Sociale connue sous le nom Al-Massar, a dénoncé la poursuite des violences et les atteintes aux droits et libertés visant à intimider les citoyens, les artistes... Al Massar condamne ces agressions parce qu'elles fondent le phénomène de violence politique et sociale au nom des « mouvements sociaux », auxquels appellent certains dirigeants de partis religieux. Al-Massar s'insurge contre la vague de surenchères visant la domestication des médias, des journalistes, des activistes des partis et des associations actes condamnables et qui ne font que dévier du chemin de la Révolution. Al-Massar tient à la liberté d'expression et de presse, au droit à la différence et à manifester... Néjib Gharbi, membre du bureau politique d'Ennahdha, chargé du département de l'information, dans une déclaration au Temps, met en doute ce qui avait été dit sur « la violence à El Hancha » en se basant sur ce que la Wattanya 1 a diffusé dans son journal télévisé de vendredi dernier, où les victimes ne se sont pas exprimées. « Il n'y avait pas de témoins oculaires de l'agression », dit-il. Il ajoute : « en tant que mouvement Ennahdha, nous sommes contre toutes les formes de violence qu'elles soient matérielles ou verbales. Nous croyons que la violence n'est pas un moyen d'expression ou de communication. La loi doit être appliquée contre tous ceux qui exercent la violence physique ou morale ». Concernant ce qui s'est passé à Sfax, il précise que « les données disponibles ne nous permettent pas de prendre position tant que les choses ne se sont pas clarifiées. Le flou qui entoure l'opération fait que nous craignons qu'il s'agisse d'un acte politique préconçu. On craint d'être induit en erreur ». Pour endiguer la violence politique, il faudra que les acteurs politiques se mettent d'accord sur un code de conduite à suivre où ils bannissent la violence quelle que soit sa nature. Les échéances électorales ne sont pas encore fixées. Que dire au moment où le pays s'engagerait systématiquement dans la campagne électorale ?