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Aprés le «20 heures» ce fut la ruée sur les stations... exactement comme au bon vieux temps L'information a mièvrement carburé, et a été symboliquement consommée
Samedi soir, quelques petites minutes, juste après l'édition du journal télévisé de 20 heures, les stations de pompage ont été prises d'assaut par les automobilistes. Cela n'est pas dû à une grève annoncée à la dernière minute par les distributeurs ou les transporteurs de carburant, ni même à un problème d'approvisionnement en la matière. Il s'agit de l'effet de l'information annoncée lors du JT, confirmant l'augmentation au niveau des prix de l'essence et du gasoil ainsi que d'autres produits combustibles. « Nous avons longtemps entendu parler de ladite augmentation. Et voilà. Les rumeurs se concrétisent pour nous mettre ainsi devant le fait accompli », proteste un automobiliste qui est venu spécialement pour faire le plein du réservoir à un moindre coût. « Ce sont les mêmes pratiques adoptées par l'ancien régime », ajoute-t-il. « On annonce des augmentations pendant le weekend quand tout le monde est en repos hebdomadaire ». Prévue depuis des mois, la hausse aura certes, des répercussions sur le pouvoir d'achat des consommateurs ainsi que les prix des produits alimentaires et du transport en général.
La rumeur circulait depuis déjà des mois. Une augmentation au niveau des prix des carburants était bel et bien programmée. D'ailleurs, le ministre démissionnaire des finances n'a cessé d'attirer l'attention sur la situation par laquelle passe l'économie tunisienne et l'urgence à décider des hausses dans les différents prix compensés par l'Etat. Et si le gouvernement provisoire a reporté cette décision, c'est à cause de « la logique de la Révolution ». Il était en fait presque difficile de prendre le risque d'annoncer une telle nouvelle dans un contexte révolutionnaire, d'autant plus que les jeunes promoteurs, les industriels, les agriculteurs... passent par une situation économique difficile.
Ballon d'essai
Mais le ballon a pris. Les consommateurs n'ont d'autre choix que de s'approvisionner avec les nouveaux prix imposés par le gouvernement provisoire lequel justifie cette hausse par l'augmentation des prix du baril à l'échelle internationale. Par ailleurs, ce qui est important, c'est que l'origine de la rumeur n'est autre, cette fois-ci, que le gouvernement provisoire. Il n'avait jamais nié une augmentation dans ce sens. Mieux encore, il a pu avec, ces rumeurs, socialiser les consommateurs. Dès lors, l'augmentation du prix des produits pétroliers a été symboliquement consommée depuis longtemps, surtout qu'il n'ya pas eu de réaction par rapport à cette information. Autre tactique adoptée est « l'information » a été accompagnée par un autre support à savoir : la crise par laquelle passe la Tunisie et qu'il est impératif de trouver d'autres sources pour alimenter le budget de l'Etat.
Pour bien réussir son coup, le gouvernement provisoire a décidé une augmentation le moins que l'on puisse dire « très chère ». En fait, la valeur du montant de l'augmentation, est quand même assez importante par rapport aux dernières augmentations. Elle varie entre 80 et 100 Millimes, d'où un impact plus dur sur le pouvoir d'achat du consommateur tunisien, lequel n'a pas encore encaissé le montant de l'augmentation salariale décidée dernièrement suite aux négociations sociales.
Et l'administration ?
Certes, la décision ne concerne pas uniquement le simple consommateur. Ce sont également les industriels, les agriculteurs et les investisseurs... qui sont touchés directement par la décision et cela risque d'avoir des répercussions sur le développement de l'économie ainsi que les investissements dans notre pays.
Ce n'est pas tout. L'administration tunisienne est directement concernée par cette augmentation. Elle verra son budget réservé aux responsables bénéficiaires de voitures de fonction augmenter. La facture sera incontestablement alourdie. Reste, qu'il va falloir gérer ces dépenses qui seront payées par les contribuables lesquel se trouvent obligés aujourd'hui de payer la facture double voire triple.