L'inculpé a été traduit en état d'arrestation devant la juridiction estivale du tribunal de 1ère instance de Tunis accusé d'usurpation d'identité en se faisant passer pour un inspecteur de douanes. Il mettait en exécution un plan qu'il avait élaboré en vue de spolier les petits commerçants de sommes d'argent.
L'intéressé a un casier judiciaire assez fourni. Il a déjà purgé plusieurs peines de prison. A peine libéré, il s'est attaqué aux petits gérants de kiosques de journaux, fruits secs et autres. Afin de réussir ses coups, il s'est doté d'un talki walki pour donner la preuve qu'il était en relation avec l'unité centrale.
Il a visité un kiosque et s'est présenté en tant qu'inspecteur appelé à vérifier si la marchandise était achetée en contre bande. Il a demandé au vendeur de lui montrer le stock de cigarettes. Après vérification il a avisé le vendeur que sa marchandise était prohibée et qu'il allait recevoir une contravention avec fermeture du kiosque à moins qu'il ne lui verse une petite somme pour qu'il fasse la sourde oreille. Pour se montrer gentil et compréhensif il lui a demandé la modique somme de trente dinars. Très vite le vendeur lui a remis la somme.
De kiosque en kiosque, il prenait de l'argent à gogo utilisant toujours les mêmes moyens.
Un jour, en voulant se rendre à un kiosque, il s'est trouvé face au refus du gérant de le laisser accéder à l'intérieur. Il lui a demandé de lui montrer sa carte de travail. Il a fait mine de la faire sortir de sa poche puis il lui a dit qu'il ne l'avait pas sur lui et qu'il l'a oubliée à la maison. Le gérant a alors refusé carrément de le laisser accéder au kiosque. Le bonhomme a voulu l'intimider en utilisant le talki walki. Le gérant a tenu bon. Il a refusé de le laisser entrer dans son kiosque. Devant cet état de fait le bonhomme a menacé le gérant de revenir le lendemain.
Le gérant a vite fait d'informer la police du centre ville en donnant le signalement de l'individu.
Le lendemain, l'inculpé a été identifié. Il a été arrêté en flagrant délit entrain de visiter un kiosque.
Il a été traduit devant le tribunal. Interrogé, il a nié totalement les faits qui lui sont reprochés malgré les plaintes déposées par les victimes et le fait qu'il ait été reconnu par eux.
Après l'interrogatoire, l'avocat a prié le juge de reporter l'affaire pour qu'il puisse préparer les éléments de défense.