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L'ATI ? Cette piovra de la censure n'a plus sa raison d'être Technologies de la communication Haut débit ? On n'avancera pas tant qu'on utilisera le cuivre et non la fibre optique
Interview de Mongy Marzoug (Ministre des Technologies de la communication) Durant les travaux qui ont eu lieu en parallèles, un séminaire sur «La gouvernance d'Internet», était présent le ministre des Technologies de la Communication, Mongy Marzoug. Le Temps a profité de sa présence pour s'entretenir avec lui. Le Temps : Quand on parle aujourd'hui d'Internet, on parle du très haut débit. Où en est la Tunisie, notamment dans les régions intérieures où trop souvent la connexion internet est quasi-fantomatique? Mongy Marzoug : En fait, le très haut débit en Tunisie est possible de trois manières. Soit via les réseaux de la troisième génération, d'ailleurs, les trois opérateurs téléphoniques ont leur licence. Néanmoins, on est en retard de phase par rapport à l'évolution internationale. 2010 pour Orange, 2011 pour Tunisie Telecom et enfin 2012 pour Tunisiana. On est très en retard. On est en train de déployer leur réseau. Il faut un certain temps et beaucoup d'investissement pour avoir une bonne densité de couverture et pour passer du 2G au 3G et pour assurer la bonne qualité, de capacité et de débit. Sachant que la 3G au nombre de site est beaucoup plus exigeante parce qu'on demande des débits plus important que la 2G. Pour la couverture dans les régions intérieures, nous nous sommes penchés sur ce dossier. Pour la première fois, le cahier de charge, par exemple de Tunisiana comporte une partie distincte de tout le pays. Nous avons imposé qu'il y ait la couverture Internet 3G et nous avons même consacré une partie spécifique et des critères qui concernent uniquement l'intérieur du pays où l'on a exigé une couverture spécifique.
Qu'en est-il du haut débit radio et de l'ADSL?
Pour le haut débit radio, tout est une question de temps. Maintenant que les trois opérateurs ont leur licence, la concurrence est encore plus rude. D'ailleurs, on a lancé des campagnes de contrôle de la qualité de service qui va commencer avec l'instance nationale télécom, pour appliquer les recommandations et de demander aux opérateurs de garantir aux clients une bonne qualité de service. Quant à l'ADSL en Tunisie, on a jusqu'à présent dans les 580 mille lignes ou plus. La qualité est moyenne et il faudra travailler un peu plus pour l'améliorer. Sauf que la connexion ADSL est supplantée par le succès des mobiles et les clés 3G puisque ces derniers permettent une mobilité et une autonomie que l'ADSL n'offre pas et les prix sont presque pareils. Voilà ce qui explique la raison pour laquelle il y a moins d'investissement sur le fixe.
Aujourd'hui, peut-on parler de la Tunisie comme pays possédant le très haut débit ?
Ce n'est malheureusement pas encore le cas. On utilise toujours le cuivre alors que pour avoir le haut et le très haut débit, il nous faudra la fibre optique. Jusqu'à présent, elle y est mais elle est très rudimentaire et l'accès aux utilisateurs n'est pas évident. Pour l'instant, nous n'avons que 1200 lignes. D'abord, ça demande beaucoup de moyens financiers. Ensuite, il faudra équiper tous les établissements, notamment les anciens bâtiments à usage commercial ou résidentiel ou autres. Chose qui n'est pas facile. Il y a un énorme travail de génie civil.
Quelles solutions, dans cas-là, pour généraliser la fibre optique ?
Il faut qu'il y ait, d'abord, un cadre de loi dans l'urbanisme qui impose dans les nouvelles constructions, peu importe leurs usages, l'installation de la fibre optique, comme on impose l'eau ou le réseau électrique et ça nous coutera beaucoup moins cher. C'est dans ce sens-là qu'on travaille actuellement au sein du ministère. Néanmoins, le vrai souci de pose dans les anciens bâtiments. Il faudrait trouver un véritable compromis économique entre la fibre optique ou le cuivre de bonne qualité. Ou bien entre les deux, c'est-à-dire, recourir à la VDSL (un débit qui peut aller jusqu'à 40 mégabit/sec) aller avec la fibre optique jusqu'aux anciens bâtiments et l'intérieur serait en cuivre.
Quel rôle aujourd'hui joue l'ATI, ancien bastion de la censure sur le Net ? Il n'est est plus question que l'agence garde cette fonction de censeure. Aujourd'hui, nous tenons à ce que son rôle s'arrête aux FSI (fournisseurs de service internet). Au ministère, nous oeuvrons à ce qu'elle se consacre uniquement aux FSI pour l'Etat et dans un cadre légal. Maintenant, elle gère tout l'adressage Internet pour le compte de l'Etat via l'INT (l'Instance nationale de télécom). C'est L'INT qui a, d'ailleurs, chargé l'ATI de faire la gouvernance c'est-à-dire : une gestion technique de l'adressage internet.