Impasse dans les négociations avec le gouvernement La rencontre avec Lotfi Zitoun était infructueuse
On ne le dira pas assez : les salariés de Dar Assabah ne sont pas prêts, un seul instant, à sacrifier la teneur de la motion qu'ils ont rédigée depuis presque un mois, mais sont prêts à se sacrifier eux-mêmes pour éveiller les sensibilités endormies et ébranler un gouvernement qui fait la sourde oreille à leurs revendications légitimes. La grève de la faim que des journalistes ont annoncée, hier, suite au sit-in qu'ils ont observé à la Kasbah et à la rencontre non fructueuse avec Lotfi Zitoun, conseiller politique du chef du gouvernement, est une manière de dire à qui veut l'entendre que les voies de la négociation ont abouti à l'impasse. « La violence qu'on infligera à nos corps est le recours ultime pour qu'on ait gain de cause » annonce d'une seule voie le premier groupe de journalistes qui entameront la grève de la faim. «La communication verbale est devenue inopérante, et on veut en finir une bonne fois pour toute avec la politique de la carotte tendue mais toujours inatteignable que nos politiques essayent d'exercer pour négocier avec les salariés de Dar Assabah», commente une journaliste lésée et décidée d'entamer une grève de la faim tentant par ce moyen de protestation extrême d'infléchir une situation devenue intenable, dans les murs de Dar Assabah. Hier en début d'après-midi, la tension était à son comble dans la salle de rédaction où les voix qui se sont élevées pour crier « Liberté liberté pour notre presse » ont tout autant continué en disant : « Nous sacrifierons nos corps comme manière de protestation contre les injustices dont nous sommes victimes depuis cette nomination à la tête de Dar Assabah d'une personne qui n'a pas ni les compétences ni l'expérience qu'il faut pour gérer une situation sociale et économique difficile dans cette entreprise de presse. » commente Monia Arfaoui journaliste à Assabah Ousboui dont le nom figure dans la liste des journalistes de Dar Assabah qui entameront la grève de la faim. Pour commencer ce sont Monia Arfaoui, Sabah Chebbi, Khaoula Sliti, Najla Goumou, Nizar Dridi, Wajih Wafi, Saida Missaoui, Rim Souidi, Nizar Makni, Hanène Guirat, Amira Dridi et Zied Dabbar qui observeront la grève de la faim en attendant d'étoffer cette liste d'autres noms de journalistes dans les jours qui viennent.
Sit-in à la Kasbah
Et même si des observateurs considèrent que le choix auquel ont opté les journalistes de Dar Assabah comme «conduite extrême », les salariés, eux préfèrent hausser le ton lorsque la communication verbale est devenue inopérante. Le sit-in que ces derniers ont observé à la Kasbah, hier matin était une manière de rappeler à qui le veut que les employés de Dar Assabah ont essayé toutes les voies de négociation possibles et imaginables pour amener le gouvernement à rebrousser chemin quant à la nomination de Lotfi Touati. La rencontre tenue, hier matin, entre une délégation de la maison de presse et Lotfi Zitoun n'a mené en fin de compte à rien de positif, sinon à la décision d'observer une grève de la faim.