Cinq journalistes ne se voient pas renouveler leur contrat Le Directeur général tente d'empêcher les grévistes d'entrer à Dar Assabah.
Les employés appelés à la rescousse déjouent cette tentative
Ils sont les assoiffés de liberté. Ce sont ces intellectuels coriaces et rebelles, ces journalistes tenaces, ces militants infatigables de la liberté de la presse qui siègent actuellement à l'entrée de Dar Assabah entamant ainsi une grève de la faim aussi périlleuse soit-elle, depuis hier. Ce sont Monia Arfaoui, Nizar Dridi, Sabah Chebbi et le caricaturiste Hamdi Mezhoudi qui, tout comme leur collègues de Dar Assabah ne jurent, aujourd'hui, que par le départ du directeur général toujours contesté. Dimanche en fin d'après-midi. Les employés de Dar Assabah dont les journalistes d'Assabah Al Ousboui, s'activent pour mettre les dernières retouches à la grève de la faim qu'ils lanceront à partir de lundi 1 octobre. « Un presse libre » : les affiches placardés un peu partout sur les murs de l'entreprise annoncent déjà une bataille qui payera du « sang, des larmes et la sueur » des employés assoiffés de liberté. « La grève de la faim est un message qu'on lance aux gens qui nous gouvernent. C'est notre moyen de protestation contre les injustices que nous vivons ici-même. Nous revendiquons des droits lésés. Et si nous avons opté pour cette conduite extrême, c'est qu'on n'a pas trouvé d'autres moyens pour infléchir la situation devenue intenable à Dar Assabah. » commente Monia Arfaoui, journaliste d'Assabah Al Ousboui.
Et coup de théâtre. Le directeur général décide, par une tentative malheureuse d'empêcher le caricaturiste gréviste, Hamdi Mazhoudi de frôler l'entrée de Dar Assabah, là où des agents de sécurité recrutés, le matin même, l'accueillement en lançant « Les étrangers ne peuvent pas entrer. Vous, tout comme Monia Arfaoui ne pouvez pas entrer. » Et pour quelles raisons messieurs les agents ? Les contrats des employés de Dar Assabah en question ayant expiré, le Directeur général n'a pas trouvé mieux que de les empêcher de regagner leur travail pour les intimider. « On me met à la porte et ma consœur Monia Arfaoui et on établit le jour même trois contrats à des agents de sécurité. Mais Dar Assabah est un organe de presse et non pas un commissariat » s'indigne Hamdi Mazhoudi, le caricaturiste du journal Le Temps. Les employés appelés à la rescousse ont été dépêchés sur les lieux pour permettre à leurs collègues d'accéder à l'entrée de l'entreprise. La colère gronde. Ici dans la grande salle de rédaction, les employés qui ont usé de forcing pour permettre à leurs collègues de regagner leurs bureaux continueront sur cette même lancée, usant cette fois de tous les moyens de revendication légitimes pour débobiner le directeur général contesté.
En fait cinq journalistes, 3 du Temps, 2 d'Assabah et 2 d'Al Ousbouii ne se sont pas vu renouveler leurs contrats. Est-ce là une manière de débrider l'atmosphère.