31.7% est le taux annoncé sur la violence physique subie par des Tunisiennes 28.9% des femmes tunisiennes déclarent avoir été sujettes à la violence psychologique 15.7% ont été violentées sexuellement C'est dans le cadre d'une coopération entre l'Office national de la Famille et de la Population (ONFP) et l'Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement qu'une enquête populationnelle a été réalisée en 2010. Un échantillon de 3873 femmes, âgées entre 18 et 64 ans, a été utilisé pour enquêter sur la violence à l'égard des femmes. Une frénésie de chiffres, l'ONFP éclaire l'opinion publique L'on définit violence, telle qu'elle a été expliquée en 1993, dans la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes et adoptée par l'Assemblée Générale des Nations-Unies : «tout acte de violence basé sur le genre qui entraine ou est susceptible d'entraîner des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris les menaces, la coercition, la privation arbitraire de liberté qu'elles aient lieu dans la sphère publique ou privée ». Il est à rappeler que suite au viol collectif dont a été victime une jeune demoiselle et où les auteurs du crime n'étaient autres que deux policiers, la société tunisienne sous le choc, s'est mobilisée et est sortie indignée contre cet horrible crime. A partir de ce moment-là, une grande campagne médiatique a été menée pour dénoncer la violence physique et sexuelle contre la femme tunisienne. Des chiffres ont été publiés dans la presse et des témoignages ont été collectés de la part de plusieurs victimes. Sauf que certaines données statistiques n'étaient pas exactes. Pour éclairer l'opinion publique, L'ONFP a tenu à donner publiquement des données et des indicateurs exacts tournant autour de la question de la violence à l'égard des femmes en Tunisie. La violence sexuelle occupe la 3ème place Selon les standards internationaux et les recommandations universelles, la violence peut revêtir diverses formes. Une violence physique qui est un acte d'agression physique qui peut aller d'une gifle, coup de poing ou de pied, brûlure, jusqu'à la séquestration ou l'étranglement. En Tunisie, 47% des femmes âgées de 18 à 64 ans déclarent avoir été victimes d'agressions physiques. La violence peut aussi être sexuelle, dont le sens où l'on force une femme à avoir des rapports sexuels sans son consentement, le cas du viol. Elle peut aussi revêtir une pratique sexuelle avilissante ou humiliante. Contre les femmes, il s'agit aussi, d'harcèlements et d'exploitation sexuels ou d'attouchements. Ce type d'agression occupe la 3ème place, selon le sondage de l'ONFP. 15.7% de Tunisiennes affirment avoir subi une violence sexuelle. Notons que notre société arabo-musulmane considère la femme victime de viol comme la seule coupable et mérite son sort. Ce qui explique le silence quasi-total des femmes violées et leur refus de porter plainte. Au second rang, vient la violence psychologique avec un taux de 28.9%. Ceci peut aller de l'insulte, de l'intimidation, du rabaissement, du dénigrement jusqu'aux actes verbaux. Au dernier rang, la violence économique. Le taux publié par l'ONFP est de l'ordre de 7.1% de femmes tunisiennes qui ont été sujettes à des exploitations financières abusives ou pas, vols, privation d'argent et de besoins vitaux. Certaines auraient été même privées de leur salaire. L'ONFP a tenu à éclairer l'opinion publique quant à la véracité des chiffres qui ont été publiés et relayés dans les différents organes de presse.