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Les agents de l'ordre réclament la constitutionnalisation de la sécurité républicaine Rassemblement de protestation des policiers devant le ministère de l'Intérieur
Appel à la fourniture d'équipements anti-émeutes: eau chaude, balles en caoutchouc, bouclier balistique... La militante des droits de l'Homme Radhia Nasraoui bousculée et insultée par les manifestants!
Plusieurs centaines d'agents des différents services de sécurité ont organisé , hier, un rassemblement de protestation devant le ministère de l'Intérieur pour dénoncer les agressions dont ils se disent les victimes, notamment de la part de salafistes présumés et de délinquants, et le manque de leurs moyens. Des policiers, des agents de la garde nationale, de la protection civile et de la garde présidentielle en civil ou uniformes se sont réunis pendant une heure devant le ministère tunisien de l'Intérieur. Les manifestants, qui répondaient ainsi à l'appel de l'Union des syndicats des forces de sécurité, ont scandé des slogans appelant le gouvernement à incriminer les actes de violence et les opérations de pillage visant les agents de l'ordre et les postes de police dans plusieurs régions du pays. "Pour une police Républicaine", "Non à la politisation de la sécurité", "Protégez l'agent de l'ordre", pouvait-on notamment lire sur les pancartes. « Nous demandons au gouvernement de prendre les mesures nécessaires très rapidement pour protéger les agents et leurs familles qui sont menacés », a précisé Sami Gnaoui, un responsable du Syndicat général de la garde nationale. "Nous nous attachons à la la constitutionnalisation du principe d'une sécurité républicaine", a martelé, de son côté, Noureddine Essifi, secrétaire général du syndicat régional des forces de sécurité intérieures à l'Ariana. Et d'ajouter: "Il faut absolument restaurer le prestige de l'agent de l'ordre. Au temps de Bourguiba, celui qui s'attaquait à un policier était condamné systématiquement à 6 mois de prison ferme".
Les protestataires ont aussi récalmé une réactivation claire et effective de la loi N° 4-1969 réglementant les réunions publiques, cortèges, défilés, manifestations et attroupements. "Jusque-là, on attend à chaque fois l'arrivée d'instructions. Dans quelques cas nous reçevons dans ce cadre des télégrammes non signés et qui n'ont aucune valeur administrative", peste Noureddine Essifi.
Les agents de l'ordre ont appelé aussi le ministère de l'Intérieur à leur fournir des moyens et des équipements anti-émeutes nécessaires à l'application de la loi loi N° 4-1969 comme l'eau chaude, les balles en caoutchouc, les lanceurs de balles de défense; les bouclier balistiques...etc.
600 agressions
Des manifestants ont, par ailleurs, aussi pris à parti la célèbre militante des droits de l'Homme, Radhia Nasraoui, venue leur apporter son soutien , la bousculant et l'insultant« Elle n'arrête pas de nous insulter et de nous accuser de recourir à la violence contre des citoyens gratuitement. Que vient-elle faire à un rassemblement des forces de sécurité ?», s'est emporté un policier.
Présidente de l'Organisation tunisienne de lutte contre la torture et épouse de Hamma Hammami, leader du parti des travailleurs, Radhia Nasraoui recense depuis des années les violences policières commises en Tunisie. Elle dénonce régulièrement la persistance des mauvais traitements et de la torture dans les commissariats après la révolution de 2011.
La grogne des forces de sécurité a été déclenchée par l'attaque d'un officier de la garde nationale samedi dernier à Daouar Hicher , dans la banlieue de Tunis par un salafiste présumé.
Selon le porte-parole de l'Union des syndicats des forces de sécurité, Imed Belhaj Khélifa, a fait savoir récemment que plus de 600 agents du corps de la sécurité ont été agressés par des délinquants ou des salafistes présumés durant les trois derniers mois.
A noter que le ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh, a fait savoir, mercerdi, que la loi N° 4-1969 a été récativée , indiquant qu'il signé en personne des télégrammes faisant mention de l'application sans restrictions de cette loi qui protège les agents de l'ordre.