• L'Union nationale des syndicats des forces de sécurité tunisiennes récuse, toutefois, les accusations de politisation de l'action syndicale Les principaux syndicats se sont déclarés globalement satisfaits des déclarations du ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh, relatives à la stricte application de l'état d'urgence et à la réactivation de la loi numéro 4 de l'année 1969 sur les rassemblements publics, qui autorise les forces de l'ordre à faire usage de balles réelles en cas d'attaques contre des «institutions souveraines» telles que les casernes de police. «C'est un acquis de taille pour les forces de sécurité, tous corps confondus, qui n'ont pas cessé de réclamer la réactivation de la loi ° 69-4 du 24 janvier 1969, réglementant les réunions publiques, cortèges, défilés, manifestations et attroupements », s'est félicité Abdelhamid Jarray, secrétaire général du syndicat des forces de sécurité intérieure. Et d'ajouter: « le fait que le ministre ait souligné que cette loi est toujours en vigueur et plaidé pour une application stricte de l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis la chute de l'ex président Ben Ali rassure l'agent de l'ordre qui dispose désormais de toutes les garanties légales pour s'acquitter convenablement de sa tâche ». Rappelant que les agents de l'ordre ne pouvaient même pas jusque-là défendre leurs lieux de travail et leurs familles faces aux délinquants qui sèment les troubles dans le pays, M. Jarray estime que les policiers sont désormais bien outillés pour assurer la réussite des examens nationaux et la haute saison touristique De son côté, Montassar Matri, secrétaire général de l'Union nationale des syndicats des forces de sécurité tunisiennes (UNSFST), a noté que le temps de l'impunité dont bénéficiaient les hors-la loi est révolu. « La réactivation de la loi sur les rassemblements publics ne peut que conduire à une amélioration sensible de la situation sécuritaire dans le pays à la veille de la haute saison touristique. D'autant plus que cette loi est suffisante pour protéger l'agent de l'ordre et favoriser l'émergence d'une police républicaine», a-t-il déclaré, indiquant que la réactivation de la loi en question était la principale revendication des policiers depuis près d'un an et demi.
Revendications légitimes Le secrétaire général de l'UNSFST a, toutefois, récusé les accusations de politisation de l'action syndicale adressées par le ministre de l'Intérieur aux syndicats des policiers. « Il n'y a aucune tentative de politisation de l'action syndicale. Nous n'avons fait que réclamer de pouvoir utiliser tous les moyens dissuasifs pour mettre fin aux violences et fustigé la passivité des autorités politiques. Cela est tout à fait légitime pour un syndicat qui défend les intérêts des agents de l'ordre », souligne-t-il. A ce propos, le secrétaire général du syndicat des forces de sécurité intérieure estime, cependant, que l'on peut tolérer certains écarts ou erreurs surtout que l'expérience syndicale dans le secteur est à ses débuts. «Si le ministre de l'Intérieur estime qu'il y a eu quelques dépassements, nous pouvons toujours nous réunir autour d'une même table pour en discuter. Cela pourrait relever des péchés de jeunesse », a affirmé Abdelhamid Jarray. Le ministre tunisien de l'Intérieur avait déclaré jeudi que les forces de l'ordre étaient habilitées à faire usage de balles réelles en cas d'attaques contre des institutions souveraines telles que le poste de police de police.«Les gens qui croient qu'on peut agresser impunément les institutions souveraines comme les casernes des agents de sécurité doivent savoir que dans des cas pareils, et comme l'indique la loi N°4 de l'année 1969, on peut même utiliser des balles réelles», a notamment déclaré M. Laârayedh lors d'un point de presse. Le ministre a également rappelé que l'état d'urgence est toujours en vigueur, il a noté que la politique du gouvernement est d'affronter toutes les formes de violence avec beaucoup de rigueur. Walid KHEFIFI