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Ouverture, en grande pompe, du premier Salon spécialisé de la Bourse et des services financiers de Tunis Manifestation En présence de toute la communauté financière et bancaire
Noblesse oblige. Le premier Salon spécialisé de la Bourse et des services financiers de Tunis a été ouvert, jeudi 1er novembre 2012, en grande pompe, au palais des Congrès, par le chef du gouvernement, Hamadi Jébali, en présence de toute la communauté financière et bancaire de la place ayant à sa tête le ministre des Finances par intérim, Slim Bèsbès, et le gouverneur de la banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari. Etalée sur trois jours, la manifestation cherche à montrer, à travers les produits des quelques 45 exposants qui y participent, les moyens de financement, d'investissements et d'épargne ‘‘avantageux'' que la Bourse et le marché financier tunisiens sont en mesure d'offrir aux entreprises et aux investisseurs et épargnants, grands et petits, dans le cadre de la transparence totale et une règlementation stricte garantissant les intérêts des divers partenaires et clients.
L'évènement, salué par tous, a permis, néanmoins, encore une fois, de relever la persistance de la grande anomalie qui marque le marché financier tunisien. En effet, la Tunisie dispose d'une infrastructure boursière très développée et répondant aux standards internationaux sur les plans juridique, technique et institutionnel. Cependant, la contribution de la Bourse et du marché financier au financement de l'économie nationale et des entreprises économiques reste très faible, dans l'absolu et en comparaison avec les banques et le secteur bancaire. Cette contribution a été de l'ordre de 11% en 2010 et a chuté à 6% en 2011. Le nombre des sociétés et des entreprises économiques cotées en Bourse ne dépasse pas la soixantaine ( entre 55 et 59), mais seulement quatre entreprises ont été introduites sur le marché alternatif, crée spécialement sur mesure à l'intention des PME tunisiennes, compte tenu de leurs caractéristiques et de leur situation.
Or, plus de la moitié des sociétés cotées en Bourse relèvent du secteur bancaire tandis que les grands secteurs économiques, comme le textile, l'énergie ou encore l'agriculture et les télécommunications, n y sont pas représentés.
Aussi, ce premier Salon spécialisé de la Bourse et des services financiers de Tunis comportait la tenue d'une série de conférences devant servir à identifier les voies et moyens propres à redynamiser la Bourse et le marché financier en Tunisie afin de remplir le rôle qui leur revient dans le financement de l'économie nationale et la mobilisation de l'épargne.
D'ailleurs, comme l'a dit Mohamed Fadhel Abdelkéfi, président du Conseil d'administration de la Bourse de Tunis, à l'ouverture de la première conférence portant sur la complémentarité ente le secteur bancaire et le marché financier, le Salon de la Bourse et des services financiers de Tunis qui sera organisé annuellement, a été conçu pour mieux faire connaitre la Bourse et le marché financier et ancrer davantage la culture boursière à une large échelle. Son organisation entre dans le cadre d'un ambitieux programme de promotion visant à porter à 300 au moins le nombre des sociétés cotées en Bourse.
Le chef du gouvernement Hamadi Jébali a insisté sur l'importance de la Bourse et du marché financier dans le financement de l'économie nationale et l'impulsion de l'investissement , aux côtés du secteur bancaire, appelant à davantage d'innovation et de créativité en matière de produits financiers. Il a exprimé l'intention du gouvernement d'introduire en Bourse les grandes entreprises publiques ainsi que les sociétés confisquées. Il a également annoncé que le nouveau code d'incitation aux investissements sera fin prêt avant la fin de cette année 2012, émettant l'espoir qu'il contribuera à l'amélioration souhaitée du climat des affaires.
Complémentarité active
De son coté, après avoir noté que l'entreprise tunisienne se caractérise par une sous capitalisation et un surendettement bancaire, le gouverneur de la BCT , Chedly Ayari, a préconisé une complémentarité active entre le secteur bancaire et le marché financier, estimant que les banques, sans cesser de participer au financement direct des entreprises économiques, peuvent mettre à profit ce rôle, en vue d'inciter les entreprises à exploiter les ressources de financement moins coûteuses offertes par la Bourse et le marché financier. ‘'Les banques, en répondant aux besoins d'une entreprise par des crédits bancaires, souvent adossés à des ressources monétaires et fortement volatiles, peuvent avoir, ensuite, besoin de régénérer leurs ressources par une mise en Bourse de l'entreprise au profit d'investisseurs disposant de ressources stables sur le long terme'' a-t-il affirmé.