Serge Nuques, numéro 1 des deux derniers tours du Rallye Tunisie et Vincent Philippe, sept fois champion d'endurance participent au Rallye Tunisie Tour 2012. En 7 jours, 2300 kilomètres de course et 18 spéciales à l'édition 2012 du Tunisia Rallye Tour. 25 motards dont 12 Tunisiens et deux femmes assurent le rallye.
Le road book et les sinueuses routes tunisiennes
Conjointement organisée par LOV-Tunisie (qui assure la logistique et l'équipe de commissaires de route pour veiller sur le bon déroulement de l'épreuve et la sécurité des motards) et Mythic Events pour la partie française, l'épreuve s'étend sur une semaine et arpente les routes les plus périlleuses de la Tunisie la plus profonde. Deux illustres noms brillent par leur compétence et font la fierté du Tunisia Rallye 2012. A savoir: Serge NUQUES, plusieurs fois champion de France des rallyes routiers et deux fois vainqueurs du Moto Tour et vainqueur du TRR en 2011, et Vincent PHILIPPE, six fois champion du monde d'endurance, qui, pour cette année a laissé au garage ses grosses cylindrées de circuit pour une moto d'enduro spécialement prêtée par Suzuki France.
Equipés de leurs road book, les pilotes quittent le 2 septembre 2012, le port de la Goulette pour prendre la route de Monastir pour finir le rallye à Hammamet en passant par Tozeur, Matmata, Tataouine et Kerkennah. Ils ont arpenté l'arrière-pays, profitant, ainsi, de tout ce que la Tunisie possède en richesses naturelles et panoramiques. Les routes de l'arrière pays, tortueuses et serpentées, ont mis à rude épreuve nos pilotes tunisiens et français et ont été un réel moment de plaisir pour nos pilotes qui ont joui d'une palette riche et hétéroclite de la faune et la flore tunisienne.
Belle et ensorceleuse Tunisie
Une kyrielle infinie de petits villages et d'arrondissements, allant de nos régions les plus riches en verdure au désert le plus sec et montagneux, de Sidi Amarah au Redeyef, de Tamerza au Haddej et Boudhafer (Matmata), d'Oued El khil à Chenini à la petite île de Kerkennah. Cette palette haute en couleurs était, néanmoins, souvent dangereuses en virages et en glissades.
La sécurité des pilotes étaient assurée par un staff entier co-organisé par LOV-Tunisie et Mythic Events qui ont mis à la disposition des motards une quarantaine de commissaires de courses tous Tunisiens, l'armée et la Garde nationale, deux ambulances et trois médecins dont deux urgentistes.
Les routes étaient fermées le temps des épreuves. Sous-estimant le côté sauvage de la belle campagne tunisienne, certains pilotes ont, au départ, mal calculé le danger de certains virages. Pas moins de 3 chutes en moins de trois minutes, lors de la première spéciale (course) le premier jour.
D'ailleurs, le motard qui fait partie de la Team Auvergnat Rally équipée de KTM officielles fut contraint d'abandonner la course après une sérieuse entorse à la cheville.
A Matmata comme ailleurs, les routes s'inclinent devant Serge Nuques
Connu par le surnom «Prince de la Tunisie», Serge Nuques a, une fois de plus, confirmé son statut de numéro 1. Toujours à la tête du classement, il subjugua les présents par son célèbre Stoppi au point d'arrivée (Point STOP). Suivi de Vincent Philippe, ils forment un duo toujours en compétition sur terrain. Un duel est livré tous les jours entre les deux champions.
Sous un soleil de plomb, 36 degrés à l'ombre. La première moto se lança dans la piste d'Oued El Khil. Lors du départ du 3ème pilote, on dut arrêter la course. Un des commissaires annonce à la radio, une chute grave de l'un des concurrents.
Envoutantes et ensorceleuses, les routes de Matmata ont eu à plusieurs reprises, raison des pilotes. Après le rapatriement de l'un des pilotes français, le mardi, un sérieux accident eut lieu. Un des motards tunisiens, Mohamed Rais, a lourdement chuté. Ce qui a nécessité l'intervention des médecins sur place en urgence. Finalement, plus de peur que de mal, le pilote s'en est sorti mais a dû quitté le rallye. Si le motard l'a échappé belle, son bolide a eu moins de chance.
Le TRT, un hommage à la Tunisie oubliée
Après le tour du Grand Sud (Matamata, Tataouine et Tozeur), on met le cap sur l'île de Kerkennah. Nos pilotes, enthousiastes et persévérants, malgré la fatigue encaissée suite aux déplacements quotidiens d'une région à une autre, étaient tous contents de découvrir cette Tunisie profonde qu'ils ignorent et qui cachent en ses entrailles des paysages époustouflants méconnus et oubliés.
Ils sont venus armés de leurs sourires et leur passion partager l'aventure avec une équipe de commissaire 100% tunisienne. En dépit des intox et des nouvelles qui pullulent dans le pays, ils étaient déterminés à visiter la Tunisie postrévolutionnaire malgré la précarité qu'elle endure.
Certes, le nombre des participants est réduit par rapport à l'ancienne édition, mais ils étaient là prêts à partager cette aventure. A présence des sponsors a fortement donné un coup de pouce pour que le TRT ait lieu. Nous citerons Liqui Moly, AGIL, l'ONTT et Redbull.
L'arrivée de ce convoi de pilotes tunisiens et étrangers a été fortement accueilli par les riverains, qui même s'ils ont dû accepter que leur quotidien soit chamboulé par les courses (fermeture et blocage des routes pour le bon déroulement des épreuves et pour la sécurité des habitants), ont été compréhensif et se sont même plu à se prendre en photo à côté des pilotes ou de leurs bolides.
Amoureux de la Tunisie, ou tout simplement curieux de la découvrir, certains pilotes français ont même été accompagnés par leurs femmes et leurs enfants. Profitant du TRT pour partir à la découverte de la Tunisie et ses multiples facettes : des grandes villes, aux petits villages en passant par le désert et les montagnes rudes.
Durant les rares pauses que l'on pouvaient s'octroyer, car le rythme était, pour le moins que l'on puisse dire, très éprouvant ; tout le monde, pilotes, leurs familles, commissaires et organisateurs se réunissaient pour manger ensemble ou se prélasser tranquillement sur les hauteurs vertigineuses d'un village à Matmata, un café à Chénini ou tout simplement au bord d'une piscine. On papotait autour d'un verre de thé ou d'un pain traditionnel. Une ambiance bonne enfant et repos des guerriers autant pour les pilotes que pour le reste de l'équipe de la logistique qui a cartonné en cette édition 2012 du TRT. Il faut dire que le manque de sommeil, le soleil de plomb et les longues heures au milieu de nulle part étaient très éprouvantes. Les commissaires étaient, d'ailleurs, à plusieurs reprises, gratifiés et remerciés par les pilotes qui ont reconnu le sacrifice des commissaires et leur professionnalisme.