Signature de deux accords stratégiques, les rumeurs vont bon train Depuis presqu'un an, près de 200 officiers et sous-officiers tunisiens suivraient un stage d'entrainement à la base américaine Al-Aydid au Qatar
Lundi 19 novembre 2012 à Doha. Le ministre tunisien de la Défense, Abdelkrim Zbidi et Hamad Ben Ali Al-Atia, le Général-major et Chef d'état-major des forces armées qataries ont signé un mémorandum de coopération militaire et un projet de protocole exécutif portant sur le détachement de militaires tunisiens auprès des forces armées qataries. Vers une coalition islamo-impérialiste ? Répondant à l'invitation du Général-major et chef d'état-major des forces armées du Qatar Hamad Ben Ali Al-Atia, le ministre national de la Défense a assisté à des conférences en la présence de hauts cadres militaires qui travailleraient sur les manœuvres communes de l'année 2012 et appelées «Faucon Prédateur III». Il est, d'ailleurs, important de noter que sur le sigle de ces dernières figure l'estampille du Pentagone. Un détail crucial qui a laissé libre cours à toutes les interprétations plausibles et inimaginables quant à la réelle fonction de pareils accords. Le ministre national de la Défense a été accompagné par le chef d'état-major des armées tunisiennes et se seraient entretenus avec Cheikh Tamim Ben Hamed Al-Thani, l'émir héritier du Qatar et fils ainé de Hamad et Mozza. Une rencontre afin d'échanger les vues sur des questions d'intérêt commun» et pour parler des «perspectives de renforcement de la coopération militaire». Depuis, les rumeurs vont bon train et, dans l'absence d'une clarification de la part du ministère national de la Défense, l'opinion publique tergiverse et se perd dans le doute. Scandalisés, les internautes tunisiens pointent du doigt les deux accords signés et accusent les Qataris de vouloir mettre le grappin sur l'armée tunisienne et la pousser à une coalition qui l'obligerait à s'allier contre la cause syrienne, l'Iran et le Hezbollah.
«Faucon Prédateur III», une manœuvre américaine qui mobiliserait 1500 militaires Les allégations qui circulent depuis la signature de ces deux accords militaires pointent du doigt l'opération «Faucon Prédateur III» qui ne serait pas le fruit d'une manoeuvre qatarie mais plutôt américaine et que contrairement à ce qui a été divulgué dans les médias, la durée de ces manœuvres serait du 4 au 22 novembre et non pas du 4 au 19 novembre. Dans les 1500 militaires dont 60% sont des officiers seraient mobilisés durant ces manœuvres. Rajoutons à cela, les 200 militaires tunisiens composés d'officiers et de sous-officiers seraient en stage d'entrainement à la base militaire américaine Al-Aydid sise à Qatar. La même base qui, de par le passé, aurait servi aux Américains durant les bombardements ayant eu lieu durant la guerre d'Irak et contre la Libye. Par ailleurs, certains dénoncent l'augmentation de la présentation militaire à l'ambassade tunisienne, depuis le mois de mars, qui aurait fait que les officiers soient plus nombreux que les diplomates. Le nombre des officiers qui était de 2 officiers serait passé à 29. D'ailleurs, Rachid Ammar et Abdelkrim Zbidi ont profité de leur présence à Doha pour inaugurer ce département militaire au sein de l'ambassade. Pour en avoir le cœur net, Le Temps a contacté l'attaché de presse du ministère de la Défense afin d'avoir de plus amples éclaircissements quant à ces accords signés entre l'armée tunisienne et les forces armées qataries ainsi que les rumeurs qui circulent depuis l'annonce officielle de ces accords. On nous a annoncé l'imminence d'un communiqué de démenti. Jusqu'au bouclage du journal, nous n'avons reçu aucune déclaration officielle de la part dudit ministère.